Dans le cadre de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, le ministre d'Etat en charge de la question, fait le point de sa mission à la Communauté musulmane. Après ses félicitations au nouveau président de cette Communauté et son bureau exécutif, Zéphirin Diabré dit être venu pour leur déballer sa feuille de route qui va de l'identification des problèmes de la nations à l'organisation du forum de la réconciliation. M.Diabré a rappelé que le pays des hommes intègres est à son troisième essai de réconciliation nationale.
Il a cité la journée nationale du pardon avec la mise en place du collège des sages avec un traitement des dossiers de 1960 à 2001, le deuxième qui s'est déroulé en 2015 avec la transition a travers la Commission nationale de la réconciliation et des réformes avec examens de 5600 dossiers et cette troisieme tentative ouverte depuis le second mandat du président Kaboré.
Une telle structure, a-t-il souligné, va donner lieu à la mise en place du Haut conseil de réconciliation et de la cohésion nationale (HRUN). Dans ses explications, le ministre Diabré a fait savoir que la volonté du président Kaboré est que cette troisième tentative de réconciliation soit la dernière.
Des réflexions après les tournées dans tous les quatres coins du Burkina Faso ont permis d'identifier six catégories de problèmes liés à la réconciliation nationale. La première étant en lien avec la politique qui va plancher sur les coups d'États et les crimes de sang, ensuite, la celle qui prend en compte les conflits communautaires liés à la question du foncier, de la terre, de parcelles et de la chefferie traditionnelle avec un effectif de 800 dossiers, à cela s'ajoutent les questions ethniques et religieuses.
Des membres de la Communauté musulmane, présents à la rencontre
Par ailleurs, le ministre a laissé entendre que la dernière catégorie citée est lié au terrorisme qui est une réflexion sur les enfants du pays qui ont pris les armes contre leurs frères. "Faut-il les combattre ? Mais jusqu'à quand cette guerre prendra-t-elle fin? " s'est-il alors demandé. La quatrième est celle des plaintes des agents de la fonction publique avec leur corollaire de griefs lié au avancements et aux brimades.
La cinquième catégorie est axée sur l'économie et les finances avec le non paiement par l'Etat, des marchés exécutés. La sixième et dernière est la réconciliation civile qui est liée à d'autres complaintes à savoir les conflits intergénérationnelles, l'inégalité entre les hommes et les femmes dans la distribution des terres et la hiérarchie sociale.
Selon le ministre, il est important de considérer le regard de la Communauté musulmane en vue de la réussite de cette réconciliation nationale. Après son report, la tenue du forum de la réconciliation est maintenant envisagée pour le mois de mars, indique le ministre qui estime que les bases doivent être penser par les burkinabè.
En retour, le président de la Communauté musulmane, El Hadj Moussa Kouanda, s'est réjouit de cette visite et a affirmé sa ferme volonté de participer à ces travaux. Au nom de son groupe, il a imploreé la bénédiction de Allah pour la réussite du forum. Il a aussi réaffirmé la disponibilité de toute la Communauté musulmane à prendre part à ce rendez de dialogue historique pour notre pays.
Achille ZIGANI
Infobf.net