Ce jeudi 31 octobre 2019 marque la date anniversaire des 5 ans de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso. Dans le cadre de cette commémoration, la cérémonie a été marquée par l’observation d’une minute de silence à la mémoire des martyrs, le retentissement de la sirène et le dépôt de gerbe de fleurs par le président du Faso, au monument des martyrs, à Ouaga 2000.
Le président Rock Marc Christian Kaboré estime que l’insurrection a été une étape importante pour la nation. Pour lui, «elle a scellé la victoire des burkinabè contre la position définitive de certains à cette époque-là ».
Le chef de l’Etat, dans son mot à l’endroit des burkinabè indique qu’il est tout à fait normal que pour ces évènements qui ont connu beaucoup de victimes, surtout civiles, «nous commémorions chaque année la victoire du peuple et que nous ayons une mémoire pieuse pour tous ceux qui sont tombés pour cette victoire ».
Il a lancé un appel au peuple burkinabè à rester soudé pour la lutte contre le terrorisme qui, depuis 2016, endeuille le pays. Selon ses propos, «le peuple doit rester courageux, solidaire et unis, car le pays est attaqué. Nous devons rester debout, nous ne devons pas céder malgré les difficultés que nous rencontrons », a affirmé le président Kaboré.
Le son de cloche des parents des victimes
A cette date anniversaire des évènements d’octobre 2014, les parents des victimes disent réclamer vérité et justice. Le président de l’Union des parents des victimes de l’insurrection populaire, P.K. Victoire, demande au président Kaboré, de « prendre toutes ses responsabilités pour juger les dossiers ». «Les gens sont tombés pour rien parce que jusque-là , il n’y a rien qui est fait », lâche-t-il, tout en colère.
P.K. Victor, président de l'Union des parents des victimes de l'insurrection populaire
« La justice ne bouge pas », affirme P.K. Victor. « Nous ne voulons plus revenir ici l’année prochaine avant que tous les dossiers ne soient liquidés. Si la justice ne bouge pas, nous allons bouger nous-même parce que ça été une révolution pour pouvoir libérer le peuple. Aujourd’hui, nous voulons la vraie démocratie et non la démocratie mouta-mouta, ça ne marchera pas ici », prévient-il.
Siaka Diallo est lui aussi, parent de victime. Il s’intéresse à des engagements qu’aurait pris le gouvernement mais qui sont restés non-tenus.
Siaka Diallo, parent de victime
Siaka Diallo explique que les ministres à qui l’on a confié la responsabilité de s’occuper des enfants des victimes, ne le font pas. Il en veut pour preuve le fait, selon lui, que «jusqu’à ce jour, les scolarités de ces enfants n’ont pas encore été payées ».
Siaka, visiblement découragé, souhaite que le gouvernement s’exécute au plus vite et se penche sérieusement sur le cas de ces enfants, afin qu’ils puissent reprendre le chemin de l’école «si non, ce sera une année de perdue pour eux», déplore-t-il.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net