Face aux hommes de médias, un langage de vérité, des tirs à boulets rouges sur le gouvernement. Pour Bassolma Bazié, porte-parole du l’Unité d’action syndicale, les faits qui témoignent de cette remise en cause des libertés démocratiques au Burkina Faso sont nombreux.
Entre autre, il est cité la loi antigrève, la sollicitation d’un avis juridique émis par le Conseil d’Etat et son utilisation pour déclarer les sit-in illégaux, les attaques contre les mouvements syndicaux, le blocage de la révision du code du travail livrant ainsi les travailleurs "pieds et poings liés" au patronat, la révision du code pénale "criminalisant l’insurrection" et l’intégration de nouvelles disposition visant à museler la presse et la liberté d’expression ; etc.
Après avoir énuméré ces griefs, le porte-parole de l’UAS fait noter que lorsqu’on met en lien ces différents faits, "on est en droit de penser que c’est un tournant répressif qu’amorcent les autorités du pays".
Après la révision et l'adoption par l’Assemblée nationale du code pénal, le Conseil constitutionnel s’est autosaisi du dossier. Une initiative qui est saluée par l’UAS, qui exige le retrait pur et simple de cette "loi liberticide" et espère que la justice va ordonner sa relecture. Si tel n’est pas le cas avec la décision attendue, l’UAS rappelle qu’elle "n’a pas attendu une réaction du Conseil constitutionnel pour lancer son mot d’ordre de grève le 16 septembre 2015 visant à faire foirer le coup d'Etat". Elle attend donc aller dans ce sens pour parvenir à la soustraction des nouvelles dispositions visant à empêcher la presse de faire son travail et embigadant la liberté d’expression.
Un des sujets abordés à ce point de presse est celui de l'Alliance Police national (APN), le syndicat de la Police. Ce nouveau syndicat serait "acculé" et contesté par la hierarchie policière. Les conférenciers du jour estiment que c’est une violation des textes nationaux et internationaux que de ne pas respecter des décisions de justice prononcées par le tribunal administratif et le Conseil d’Etat en faveur du syndicat et ordonnant de le rétablir dans ses droits.
L’assassinat de Cissé Fahadou et Balima Hama, tous deux membres de l'Organisation démocratique de jeunesse (ODJ), le 31 mai 2019 dans la province de Yagha, a été évoqué par l’UAS. Bassolma Bazié et ses camarades relèvent qu'il ya des entraves qui marquent jusque-là les démarches engagées par l’ODJ pour élucider ces crimes. "On observe que les autorités aussi bien nationales que provinciales se sont désengagées de toutes les charges liées à la réalisation des autopsies sur les corps des victimes", ajoute le premier responsable de l'UAS qui dit déplorer cette situation.
Salamata NIKIEMA
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