Deuxième du genre après celle tenue le 23 février dernier, la rencontre entre le gouvernement et les syndicats en ce mois d’octobre a plus que été jugée importante par les 2 parties.
Le climat social au Burkina Faso s’est détérioré depuis quelques semaines, il est marqué par une multitude de mouvements de travailleurs réclamant de meilleures conditions de vie et de travail. Mais le premier ministre dit ne pas méconnaitre les difficultés rencontré par les travailleurs du public comme du privé.
D’entrée de jeu, Paul Kaba THIEBA confirme la disponibilité du gouvernement au dialogue et d’ailleurs, annonce la création prochaine d’un cadre permanent de concertation tout en invitant les différents ministres à intensifier le dialogue au niveau sectoriel. Le chef du gouvernement a dit qu’il veillera personnellement à ce que ce dialogue sectoriel se tienne et se poursuive. Il a affirmé que l’exécutif prend acte des différentes sollicitations, mais souhaite que les doléances tiennent compte du contexte actuel de l’évolution du pays. «Certaines plateformes ne tiennent pas comptes des réalités du pays. Les mouvements ont mis à mal le climat social. Mais j’appelle à la poursuite du dialogue social et responsable», a lancé Paul Kaba Thiéba.
Le Premier ministre a aussi rappelé les acquis en matière de mise en œuvre des engagements du gouvernement vis-à -vis des travailleurs. Il s’agit notamment de la baisse du prix des hydrocarbures et de l’application de la loi 081. «Mon gouvernement a trouvé très peu de ressources dans les caisses certes, mais nous avons recherché 14 milliards 247 millions de FCFA pour faire face à cette incidence», a expliqué Paul Kaba Thiéba. Un atelier est d’ailleurs annoncé à cet effet pour le 19 octobre. Il y a aussi la prochaine rencontre gouvernement/syndicats prévue pour décembre prochain autour du cahier de doléances du 1er mai des syndicats. Il a précisé qu’elle devra permettre de mieux échanger sur les préoccupations des travailleurs et sur les engagements du gouvernement.
Le discours est tout autre pour les syndicats qui ont écouté religieusement le chef du gouvernement. Le président du Mois des centrales syndicales, Inoussa Nana, tout en remerciant le Premier ministre pour l’invitation à cette rencontre a fait le point du dialogue social tant prôné par l’Etat et indique que face aux partenaires sociaux qu’ils sont, le gouvernement ne joue pas franc jeu. Pour renchérir dans ce sens, la Confédération générale du travail du Burkina Faso (CGT-B) est catégorique, «Il travaille plutôt à gagner du temps», a relevé son président Bassolma BAZIE. Il a aussi souligné que les mouvements syndicaux actuels ne sont pas uniquement basés sur les revendications salariales mais plutôt sur des textes adoptés qui n’ont pas été appliqués.
Par ailleurs, les syndicats ont également déploré la façon dont le gouvernement traite les revendications en menant une campagne de désinformation, une tentative de «monter» une partie de la population contre les travailleurs, selon eux.
Mais face à la colère des travailleurs traduite par ces différentes revendications syndicales, le gouvernement Thiéba dit rester ouvert au dialogue et s’est engagé à affronter tous ces maux inhérents à la pauvreté ambiante et qui sont le vécu de bon nombre de concitoyens, a affirmé Paul Kaba Thiéba.
«Le gouvernement ne méconnait pas l’existence de conditions de vie difficiles de nombre de nos travailleurs aussi bien dans le secteur public que dans le privé » a martelé le chef du gouvernement. Il a indiqué que le gouvernement poursuivra le dialogue social, s’attaquera aux questions prioritaires dans le respect de l’équilibre national, dans l’objectivité, la paix et la concorde.