Dans le cadre du renforcement des capacités des membres du bureau de l’ALUBJ et de ceux des coordinations provinciales dans le domaine du plaidoyer et des stratégies de mobilisation communautaire des décideurs pour la réussite des interventions de lutte contre le Sida dans les milieux à risque, la direction exécutive de l’association a initié une formation au profit de quatorze leaders d’associations de lutte contre le Sida dans le domaine du plaidoyer et de la mobilisation communautaire.
Il s’est aussi agit de permettre à ces acteurs d’être aptes à mener des actions de plaidoyer efficaces auprès des décideurs et acteurs clés des milieux à risque, et responsabiliser ces leaders formés pour mener des plaidoyers auprès des acteurs clés afin d’obtenir leur accompagnement dans la mise en œuvre du présent projet.
Au Burkina Faso, l’épidémie du VIH a touché presque toutes les couches sociales mais tend à se concentrer au sein des groupes à haut risque. Parmi les déterminants de la propagation du VIH/SIDA, la prostitution, par le partenariat multiple, les rapports sexuels non protégés occupe une place importante. Dans le milieu prostitutionnel, de nombreuses jeunes filles travaillant comme serveuses de bars et pratiquant le plus souvent clandestinement la prostitution sont en quête perpétuelle d’argent pour assurer leurs dépenses quotidiennes.
Dans le cadre de leur travail, leur ignorance, la faible sensibilisation à leur endroit sur la sexualité responsable, la pauvreté de leurs familles, la fuite de responsabilité de certains parents en matière d’éducation sexuelle et la stigmatisation, sont autant de facteurs qui limitent leur accès aux ressources de santé.
C’est pourquoi, l’ALUBJ qui intervient dans la lutte contre le sida en milieu jeune et prostitutionnel a bénéficié d’un accompagnement de son partenaire la Fondation de France pour la réalisation d’un projet de renforcement des capacités des acteurs de terrain pour une intervention efficaces en matière de lutte contre les IST/VIH/ Sida au profit des jeunes évoluant dans le milieu prostitutionnel.
Pour le directeur exécutif de l’ALUBJ, Tiraogo Birba, l’épidémie du VIH a touché presque toutes les couches sociales et de nos jours, elle tend à se concentrer au sein des groupes à haut risque. Parmi ces groupes, l’on peut citer les travailleuses du sexe, les serveuses de bars, les orpailleurs, et les usagers de drogues.
Et pour venir à bout du phénomène, l’association a initié ce projet visant à renforcer les capacités des acteurs dans des domaines tels que le plaidoyer et les stratégies de mobilisation communautaire, les stratégies d’intervention en matière de lutte contre le Sida en milieu prostitutionnel, et les droits en matière de santé sexuelle et productives des jeunes.
Selon la Chargée de projet de l’ALUBJ CLéocadi Marie Awa Dayamba, le projet vient à point nommé parce qu’il contribuera à renforcer davantage les actions qu’ils mènent déjà en faveur des groupes vulnérables face aux IST/VIH/Sida. La particularité de ce projet selon elle, est qu’ «il prend en compte le plaidoyer et les stratégies d’approches en milieu prostitutionnel ».
CLéocadi Marie Awa Dayamba, chargée de projets de l'ALUBJ
A la différence des autres actions, ajoute la chargée de projet, « les formations que nous réalisons sont le plus souvent à l’endroit des animateurs et animatrices ainsi que les paires éducatrices. Mais à travers ce projet, en plus des animateurs et paires éducatrices, les responsables des organes de direction à savoir les membres des Bureaux, les coordonnateurs provinciaux et ceux de la direction exécutive sont bénéficiaires des formations. C’est donc une complémentarité des actions pour plus d’efficacité ». Au nom de l’ALUBJ, elle a remercié la Fondation de France pour son soutien.
Pour le représentant de la Mairie de l’Arrondissement N°3, cette initiative de l’Association liaison universelle pour le bien-être des enfants et des jeunes est à saluer. « Aujourd’hui beaucoup de jeunes pensent que le Sida n’est plus d’actualité et ils s’adonnent à des pratiques risquées. Les grossesses précoces élevées, le taux d’infection toujours élevé en milieu positionnel demande que la lutte contre le Sida soit toujours maintenue », assure le Conseiller Drissa Sonkondila.
« En choisissant donc de renforcer les capacités des leaders associatifs dans le domaine du Plaidoyer, je reste convaincu que les actions sur le terrain connaitront d’énormes succès. Face à de telles initiatives, la Mairie de l’Arrondissement N°3 qui collabore déjà avec l’ALUBJ », conclu-t-il.
Le projet est initié à l’endroit des acteurs de terrain de deux associations à savoir l’ALUBJ et l’Association Wendso pour l’Epanouissement de la Femme et de l’Enfant (AWEFE). Sa mise en œuvre est prévue pour une durée de deux ans et les actions visent à offrir aux acteurs communautaires des compétences pour une meilleure intervention au profit des jeunes évoluant dans les milieux à risque dans deux localités du Burkina à savoir la région du Centre et celle du Centre-est.
Une vue des participants à la formation
A travers le projet, trois catégories d’acteurs de terrain verront leurs capacités se renforcer, avant d’être responsabilisés pour mener des actions visant à faciliter l’accès des jeunes aux questions en lien avec leurs droits en matière de santé, et aussi aux services de santé pour des consultations médicales suivies de prise en charge en cas d’infection. Et pour réussir ce projet et atteindre les résultats fixés, il faut non seulement une bonne maitrise des approches et des stratégies d’intervention, mais aussi les actions initiées et proposées doivent être suffisamment structurées selon le directeur exécutif de l’ALUBJ.
«C’est pour atteindre cet objectif que ce premier atelier auquel vous avez pris part a été organisé. Durant le déroulement de cette formation, votre assiduité et votre participation active dans les échanges et partages d’expériences témoignent de votre engagement à apporter votre pierre dans les efforts pour une meilleure protection des jeunes filles et garçons évoluant dans les milieux à risque », a souligné Tiraogo Birba le directeur exécutif de l’association.
«Pour parvenir à des résultats probants dans la lutte contre le sida dans les milieux à risque, l’implication, l’adhésion et l’accompagnement des autorités locales, des responsables religieux et coutumiers, des acteurs clés à savoir les gérants des sites, s’avèrent très importants», a-t-il souligné.
Des mots de reconnaissance ont été adressés à l’endroit du maire de l’arrondissement N°3 de Ouagadougou pour son accompagnement. « Lorsque nous avions constaté que certains gérants de sites constituaient des obstacles pour l’avancée de nos actions en faveur des filles, la mairie nous a apporté son appui en adressant à l’ensemble des gérants une lettre invitant chacun à accompagner l’ALUBJ dans ses actions en faveur des jeunes filles. En plus de cela, nous avons été associé à la commission ad’hoc pour apporter notre contribution dans la recherche de solution pour la préservation de la santé de nos populations», a justifié Tiraogo Birba.
A tous les partenaires qui se mobilisent pour accompagner l’association dans l’atteinte de ses objectifs, des remerciements leur ont été adressés.
Léopold Kaboré (collaboration)
Infobf.net