Prévention et suivi médical des jeunes filles : L’ALUBJ poursuit ses actions de formation et de sensibilisation Spécial

lundi, 25 février 2019 21:06 Écrit par  Léopold Kaboré Publié dans Société

Du 1er au 2 février 2019, l’Association Liaison Universelle pour le Bien-être des Enfants et Jeunes (ALUBJ), a organisé une session de formation au profit des jeunes filles vulnérables travaillant dans les milieux à risque.

Dans le cadre de son projet « Renforcement des actions préventives et du suivi médical au profit de jeunes filles en situation de vulnérabilité face aux IST/VIH/Sida », l’ALUBJ poursuit ses actions de formation et de sensibilisation à l’endroit des jeunes évoluant dans les milieux à risque. En dépit des efforts consentis pour protéger les jeunes filles contre les IST/VIH/SIDA, de nombreux défis restent à relever.

En effet, les jeunes filles qui évoluent généralement dans les sites à haut risque, y accèdent le plus souvent par le biais d’un intermédiaire et sont parfois relogées dans des villas où elles sont sous la responsabilité des gérants et responsables de ces sites. Nombreuses d’entre elles sont parfois victimes de violences sexuels, verbaux, physiques, de stigmatisation et de discrimination liée à leur travail de serveuse, d’injures et d’humiliation de toute sorte, de droit de cuissage de certains gérant véreux, de rafles policières et de licenciement sans droit en cas de grossesse ou de maladie prolongée.

Face à leur faible niveau d’instruction et leur ignorance, elles manquent souvent d’assurance et de compétences en communication, ce qui les empêche de bien exprimer leurs besoins et positions et cela les exposent davantage aux IST/VIH/SIDA.

Pour une meilleure coordination des actions dans ce sens, qui mieux donc que les gérants des sites, les managers et les Dj à associer ? Eux qui demeurent des acteurs clés très importants dans la protection de ces jeunes filles car étant plus proches d’elles et sont ceux à qui elles se confient généralement en cas de difficulté. C’est ce qui justifie l’initiative de l’ALUBJ qui a organisé une formation à leur intention 2 jours durant. Durant la session, trois communications ont été abordées.

La première communication a porté sur les droits des jeunes filles, la loi concernant la prostitution et le travail de mineures et animée par Issoufou IDANI de l’Association KEOOGO. Le facilitateur a d’abord partagé l’expérience de l’association KEOOGO dans la protection et la défense des droits des jeunes filles particulièrement celles en situation de vulnérabilité. Dans son intervention, il informe que KEOOGO offre des services de prise en charge médicale et d’assistance psychologique. Aussi, crée-t-elle des emplois et est accompagnée par la police dans la gestion des cas de violence.

En ce qui concerne les droits des jeunes filles, il est ressorti que tout le monde a le même droit quel que soit le métier exercé, d’où la nécessité pour les gérants des sites de s’intéresser à la santé des jeunes filles. Pour ce qui est de la loi concernant la prostitution, il a été présenté les différentes formes de prostitution puni par la loi. Aussi, le communicateur a indiqué que la pratique de la prostitution n’est pas exclusive aux jeunes filles car des jeunes garçons et des adultes s’adonnent à ce métier.

Concernant le travail de mineures, une liste de travaux dangereux a été portée à la connaissance des participants en insistant sur le fait que les gérants de sites doivent éviter d’employer des mineurs dans les débits de boisson car étant puni par la loi.

La deuxième communication qui a concerné les dispositions à prendre pour une protection des jeunes filles face aux raffles des jeunes filles et les conduites à tenir en cas de violence, a été assurée par le Commissaire de police Ouintaré Ouédraogo de la Brigade régionale de protection de l’enfance (BRPE). Selon lui, la BRPE comme son nom l’indique a été créée en 2009 au sein de la police nationale pour lutter contre les violences subies par les enfants qui comprend les jeunes filles et les auteurs de violence.

Dans son intervention, il a présenté le rôle des forces de sécurité, les obligations des tenanciers de bars et des autres employés (serveuses, plongeurs, managers, DJ). Poursuivant sa communication, il a souligné les problèmes rencontrés dans la collaboration avec les acteurs dont le fondement se trouve dans l’insuffisance de l’information et de la communication avant de se pencher sur les sanctions prévues par la loi et les procédures de saisie de la sécurité.

Ainsi, avant l’application de la loi en cas de violence, certaines mesures doivent être prises en compte dont les soins. « Je tiens à saluer la tenue de cette formation qui implique la BRPE. Si cette activité n’existait pas, il fallait l’initier car elle vient compléter les efforts consentis par l’Etat dans la protection des enfants qui évoluent dans ce milieu. Le milieu dans lequel intervient l’ALUBJ est un milieu qui reçoit plus d’enfants. La tenue de cette formation aura pour avantage non seulement de sensibiliser nos partenaires que sont les tenanciers des débits de boisson mais aussi les cibles que sont les enfants », a-t-il déclaré.

La troisième communication a porté sur les rôles et responsabilités des gérants, managers et animateurs DJ dans la sensibilisation et la mobilisation des jeunes filles, suivie de la présentation des attentes à l’endroit des participants dans le cadre des actions du projet de 2019. Dans son intervention, Souleymane Sankara, Chargé de la planification et du Suivi-évaluation de l’ALUBJ, a présenté un bilan des impacts des actions antérieurs et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des activités tout en soulignant l’importance et la portée des actions que mène l’ALUBJ au profit des jeunes filles en situation de vulnérabilité face aux IST/VIH/SIDA.

Il a également présenté les différentes activités qui seront menées au cours de l’année 2019 à savoir la formation des gérants, managers et animateurs DJ, la formation des pairs éducatrices, les activités d’animation de proximité, le dépistage du VIH et les références des filles vers les centres de santé. Toutes les communications ont été suivies d’échanges et de questions diverses qui ont permis d’éclairer certaines zones d’ombre ou soit, apporter des contributions visant à renforcer leur compréhension.

Les participants ont par ailleurs saisi l’occasion pour remercier l’ALUBJ et son partenaire pour la tenue de cette formation qui vient à point nommé pour lever les zones d’ombre sur le sujet étudié. Quatre recommandations ont été formulées par les participants à l’endroit de l’ALUBJ à savoir : la pérennisation et l’extension des actions du suivi-médical au profit des jeunes filles, la formation des gérants de sites sur la gestion des ressources humaines, la vulgarisation des textes sur la prostitution, et le renforcement du plaidoyer auprès des tenanciers des bars.

 

Léopold Kaboré (collaboration)

Infobf.net

 

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