Près de 2 heures d’horloge, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a répondu aux questions des journalistes sur la télévision nationale. Ce exercice fort attendu a permis d’entendre le chef de l’Etat sur plusieurs point de l’actualité nationale. Sur la question de la nomination du tout nouveau chef d’Etat Major Général des Armés mercredi dernier, le président du Faso dit n’avoir pas eu de problème de confiance sur sa première année de travail ou des questions relatives à un manque de subordination avec le général Pingrenoma Zagré qui a été remplacé, « mais je pense qu’à chaque époque doit correspondre également un certain type de chef » a-t-il dit pour justifier ce changement et le choix du colonel –major Oumarou Sadou pour désormais commander les forces armées nationales.
« [Le général Yacouba Isaac Zida] sera rayé de l’effectif des forces armées »
Au cours de cet entretien bilan, Roch Marc Christian Kaboré a tranché sur cette affaire du général Isaac Zida en exil depuis la fin de la période de la transition où il était premier ministre. Son feuilleton fut long et on s’en souvient encore. Du décret du président du Faso le 16 mars 2016 abrogeant sa prétendu nomination comme ambassadeur du Burkina aux Etats Unis à ses injonctions de rentrer au pays pour répondre aux accusions de corruption qui pèsent sur lui, beaucoup de choses se sont passées. Et aujourd’hui Roch Kaboré lève le voile sur cette actualité. « Malgré les injonctions il (le général Zida) n’est pas rentré. Il est passé devant le conseil de discipline et il sera rayé de l’effectif des forces armées nationales » a indiqué le chef de l’Etat. Yacouba Isaac Zida qui se trouverait à Ottawa n’a toujours pipé mot sur l’actualité autours de sa personne depuis qu’il a quitté le Burkina Faso peu après la présidentielle de novembre 2015.
« [Salifou Diallo et moi] nous avons des différences de tempérament, c’est évident ! Mais […] il n’ya aucun couteau ni à ras, ni tiré ».
Ces derniers jours, les polémiques émanant de la gestion des affaires à l’assemblée nationale ont fait couler beaucoup d’ancre et de salive. D’abord c’était l’affaire du don de tablettes aux députés par la société Huawei. Au finale, elles ont été remises au gouvernement pour restitution à la société donatrice. Sur le sujet, Roch Marc Christian Kaboré s’est prononcé, « ma position est très clair. […] La manière dont ce dossier a été mené a posé beaucoup de difficultés. Ces tablettes seront remises à Huawei et pour solde de tout compte », a-t-il laissé entendre. Autre sujet à polémique et plus récent c’est celui de l’octroi des 1 million de Fcfa à chaque député pour « permettre d’assurer la redevabilité de l’élu ». Et à la question de savoir de quoi il en retourne exactement, le chef de l’Etat répond : « ce n’est pas une question de la légalité, c’est une question de l’opportunité au regard du contexte même que nous traversons dans notre pays.[…] nous sommes dans une situation où la charge émotionnelle est forte, il aurait fallu quand même réfléchir par deux fois pour se dire qu’il fallait ne pas distribuer cet argent là ! ».
Et sur ses rapports avec le président de l’assemblée nationale qui, selon une certaine opinion, seraient froids, Roch Marc Christian Kaboré entend rassurer le public. Il a indiqué qu’il n’ya aucun nuage de tempête entre lui et «Gorba» en dépit de ce qui se dit, « nous sommes de vieux compagnons de lutte, nous avons des relations de camaraderie et de travail ensemble même si nous n’avons pas le même tempérament ». Et au président du Faso de préciser « Je vous rassure, si on était à couteaux tirés vous le saurez. Nous avons comme je l’ai dit tantôt des différences de tempérament, c’est évident ! Mais […] il n’ya aucun couteau ni à ras, ni tiré ».
« Si le président Compaoré veut participer à la réconciliation nationale, la voie est bien connue »
Autre sujet également évoqué lors de cette rencontre avec la presse, c’est la question de la réconciliation nationale. Et à la question du journaliste de savoir si l’on pourra voir un jour le chef de l’Etat Roch Kaboré, prendre son avion et aller en Cote d’Ivoire pour discuter « d’homme à homme » avec Blaise Compaoré, le président dit ne pas envisager cette éventualité. Pour Roch Marc Christian Kaboré toute possibilité de discussion entre lui et Blaise Compaoré se fera sur le sol burkinabè. « La réconciliation nationale est une chose sur laquelle nous devons avancer. Mais il ne m’appartient pas en tant que président du Faso d’aller à Abidjan pour rencontrer Blaise Compaoré et discuter. Je n’ai pas de problème mais l’hypothèse qui est posée, ce n’est pas dans mes idées » a rétorqué le locataire de kossyam.
M.K
Infobf.net