Selon un recensement fait par le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), et dont les résultats ont été présentés aux hommes de média ce vendredi, le nombre des morts après ce qui s’est produit à Yirgou le 1er et 2 janvier dernier est de 210 personnes. La liste va s’allonger avec le recensement en cours sur le terrain, prévient le Collectif, qui attend que le gouvernement s’engage à réactualiser ses chiffres (Ndlr, le gouvernement annonce entre 46 et 49 morts).
« Nous avons peur que cette volonté de cacher des morts puisse être préjudiciable aux victimes au moment de leurs dédommagements », s’inquiète le porte-parole du collectif Dr Daouda Diallo. Il fait savoir que un mois après les évènements, le CISC n’est pas satisfait de la lenteur de l’administration judiciaire. Pour lui, les suspects sont libres de leurs mouvements et pire, continuent de perpétrer des exactions sur la communauté Peulh. Il invite l’Etat à « prendre ses responsabilités et s’assumer dans toute sa plénitude ».
Considérant la situation de Yirgou et les villages environnants, l’état actuel des réfugiés et la soif de justice qui anime les populations, le CISC exige des autorités étatiques entre autre justice pour toutes les victimes, la prise en charge gratuite et effective des rescapés, la sécurisation des personnes et des biens, le désarmement et la dissolution des milices de Barsalgho.
Dr Daouda Diallo, porte-parole du CISC
Pour ce Collectif né au lendemain de l’incident, seule une justice impartiale, transparente et diligente peut contribuer à apaiser les cœurs et les esprits et promouvoir les vertus du vivre ensemble. Les animateurs du point de presse ont attiré par la même occasion, l’attention des autorités étatiques face à la lenteur déconcertante des actions judiciaires sur les risques d’une dégradation profonde du climat sécuritaire dans cette partie si les mesures ne sont pas prises pour que justice soit rendue aux victimes.
A ce deuxième face-à -face avec la presse sur ce drame, Me Ambroise Farama, membre du Collectif, explique qu’à travers un travail scientifique, « aujourd’hui, nous affirmons sans risque de nous tromper qu’il a eu crime et génocide avec pour cible les hommes de la communauté Peulh de Yirgou et environnant ». « Je le dis en tant avocat », insiste-t-il.
Me Farama ajoute que 87 personnes ont été attendues sur ce dossier et que les enquêtes ont permis d’avoir les noms des auteurs. Mais il déplore la lenteur des choses et s’interroge sur la stratégie mise en œuvre pour arrêter les personnes identifiées. Pour l’avocat, si ces personnes continuer à porter des armes, les Peulhs sont inquiètes.
Le Collectif a aussi entrepris des quêtes et des collectes d’argent, qui ont permis de mobiliser en espèces 11 717 050 francs CFA et d’avoir des dons en nature de près de 10 000 000 de francs CFA.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net