Au Burkina Faso, la santé occupe le 13ème rang des services publics les plus touchés par la corruption, selon le rapport 2017 du REN-LAC sur l’état de la corruption. C’est donc un secteur stratégique du pays qui se trouve être gangréné par ce mal. La corruption touche tous les niveaux des différentes formations sanitaires du pays.
Les agents de santé s’adonnent le plus souvent à cette pratique peut recommandée avec la complicité de certains patients, une situation peu reluisante. Au regard des cas avérés de corruption dans ce milieu, le REN-LAC porte cette édition sa réflexion autour du thème : « la corruption dans le secteur de la santé : manifestation, impacts, responsabilités des gouvernants, rôle et place des populations dans la lutte ».
Une occasion pour le réseau, de créer un cadre de sensibilisation des populations sur les méfaits de la corruption et aussi d’interpeller les pouvoirs publics pour une prise de mesures en vue de lutter plus efficacement contre le phénomène. L’un des choix du REN-LAC c’est aussi de mettre ce secteur au cœur des priorités de la lutte anti-corruption en 2019.
Parlant de conséquences de la corruption dans la santé, le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta a indiqué qu’elle compromet l’accès effectif des populations, surtout celles pauvres, à des soins de santé de qualité. Après l’analyse de la situation en lien avec la gratuité des soins proclamée par le gouvernement, le secrétaire exécutif, indique que cette politique de gratuité s’en trouve compromise.
Pour le REN-LAC, il est nécessaire que des mesures urgentes soient prises contre ces actes qu’il trouve ignobles, pratiqués au quotidien dans les Centres de santé et de promotion sociale. A en croire Claude Wetta, certains agents de santé semblent avoir trouvé dans ces pratiques « une galerie d’enrichissement illicite » en dépouillant malades et accompagnants et privant ainsi les pauvres populations d’un droit humain aussi fondamental que la santé.
Les activités commémoratives de la 13ème édition de cette journée de lutte contre la corruption se tiendront à Ouagadougou et dans les cinq régions abritant les Comités régionaux anti-corruption (Hauts-Bassins, Centre-Ouest, Sud-Ouest, Nord et Est).
Au programme, il y aura un panel sur le thème des JNC ; le lancement officiel de la plateforme d’information anti-corruption et des conférences publiques dans les écoles de santé publiques et privées. Outre ces activités, des animations de théâtres forum, d’émission télé et radio sur la thématique de la corruption, sont aussi au programme.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net