Le CFOP face à la presse ce mardi 16 juin : Voici ce qui a été déclaré Spécial

mardi, 16 juin 2020 19:19 Écrit par  Infobf.net Publié dans Juin 2020

Ce mardi 16 juin 2020, le Chef de file de l'Opposition politique au Burkina Faso (CFOP) a tenu sa traditionnelle conférence de presse à Ouagadougou. Face aux hommes de média, il y avait Adama SERE, le Président du RDEBF et Amadou Diemdioda DICKO, le vice-président de l’UPC. Voici la déclaration liminaire.

Chers journalistes,

bonjour et bienvenue à ce point de presse. Nous sommes au 532ème jour des massacres de Yirgou. En ce souvenir douloureux, nous exigeons toujours vérité et justice pour le Chef de Yirgou et ses proches, et pour les 210 citoyens de la communauté peule massacrés. Le point de presse de ce jour porte sur les sujets ci-après :

- la crise sécuritaire ;

- les tentatives de fraude lors de l’enrôlement des électeurs dans le Plateau central ;

- le sondage du Présimètre - et l’affaire Armand Pierre BEOUINDE.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

La situation sécuritaire cette semaine est marquée par :

- la riposte héroïque de nos FDS lors de l’attaque contre le détachement militaire de Kelbo, avec le bilan de 7 terroristes tués. On déplore malheureusement la perte d’un militaire;

- l’attaque terroriste à Kafolo en terre ivoirienne, à la frontière avec le Burkina Faso ;

- l’attaque contre le poste de police de Di dans le Sourou ;

- et la marche-meeting contre la stigmatisation à Fada N’Gourma.

L’Opposition félicite une fois de plus les FDS qui se battent pour défendre notre cher pays, malgré le peu de moyens dont elles disposent. Elle présente, en ces circonstances douloureuses, ses sincères condoléances aux familles des citoyens tombés du fait des attaques terroristes.

De même, l’Opposition politique présente ses condoléances et témoigne de sa compassion au pays frère et ami qu’est la Côte d’Ivoire, suite à l’attaque meurtrière que ses soldats ont subie. Cette attaque interpelle toute la sous-région ouest-africaine sur la nécessité de conjuguer davantage les efforts et d’avoir une stratégie transnationale de combat contre le terrorisme.

Concernant la manifestation de la population à Fada, l’Opposition réaffirme l’importance de préserver la vie humaine, de défendre les droits humains et de lutter farouchement contre la stigmatisation des communautés. Chaque Burkinabè doit pouvoir se sentir chez lui au Burkina Faso. Nos institutions doivent également travailler à rassembler tous les Burkinabè de tous les bords, car c’est dans l’unité que nous viendrons à bout du terrorisme.

Mesdames et Messieurs,

Toujours dans le registre des élections, nous avons appris, à travers un communiqué de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et des publications dans des médias, que dans le cadre de la révision des listes électorales en cours dans la province de l’Oubritenga, des individus ont organisé le transport de personnes en vue de leur enrôlement en tant qu’électeurs à Ziniaré. La CENI a condamné les faits et rappelé que de tels agissements constituent une infraction à la loi électorale et sont punis conformément aux dispositions de l’article 336-18 du Code pénal.

Aux termes desdites dispositions « Est puni d’une peine d’emprisonnement de un an à deux ans, d’une amende de cinq millions (5 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA et de la privation des droits civiques pendant cinq ans, quiconque se rend coupable de faits qualifiés de corruption ou de fraude électorale notamment par :

▪l’inscription frauduleuse sur les listes électorales ;

▪le transfert et le transport des électeurs pour s’inscrire sur une liste électorale ou pour voter ; (…)». Selon toujours le communiqué de la CENI, les autorités compétentes ont été saisies et des enquêtes sont en cours pour établir les faits et situer les responsabilités.

Pour sa part, l’Opposition politique condamne vigoureusement ces actions frauduleuses. Selon les informations qu’elle détient, le transport des personnes a été fait avec un véhicule de l’Etat par des cadres du Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD) dont certains sont entre les mains de la Gendarmerie pour les besoins de l’enquête. Des faits similaires se sont également déroulés à Boussé, où des militants de l’Opposition ont aperçu des cars transportant des étudiants convoyés par un ministre pour l’enrôlement. L’Opposition invite la justice à faire diligemment toute la lumière sur cette affaire, et à condamner les coupables, conformément à la loi en vigueur. A l’endroit de ses militants, l’Opposition donne les directives suivantes :

- Interceptez les véhicules transportant des électeurs à enrôler, et empêchez–les d’avoir accès aux sites d’enrôlements.

- Saisissez le poste de gendarmerie ou de police le plus proche pour constat.

- Tenez informés les directions de vos partis respectifs et les démembrements de la CENI.

- Respectez cette même vigilance à l’approche et pendant l’élection.

- Respectez et faites respecter la loi.

Chers amis de la presse,

Le jeudi 11 juin dernier, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a rendu public les résultats du “Présimètre”, le sondage annuel sur les engagements du président du Faso. Cette année, la note moyenne du chef de l’Etat, Roch KABORE, sur une échelle de 10, est de 4,53. En juin 2019, le Président avait obtenu la moyenne de 4,72. L’Opposition politique note que le Président n’a fait que chuter dans les sondages. Mais elle estime qu’objectivement, Roch KABORE mérite la note de 2 sur 10, d’une part pour avoir poursuivi la promotion du Faso Danfani relancée par les dirigeants de la Transition, d’autre part pour avoir inauguré des chantiers dont le financement a été bouclé sous Blaise COMPAORE.

A part cela, Roch KABORE a fait reculer le Burkina Faso avec plus de 2000 morts, plus de 4000 écoles fermées, le tiers du territoire occupé par les terroristes, et près d’un million de déplacés internes. Après avoir trahi son serment, Roch KABORE devrait demander pardon au peuple burkinabè et aux ancêtres et renoncer, par dignité, à solliciter un second mandat à ce peuple qui a tant souffert de sa gestion chaotique.

Chers journalistes,

Depuis un certain temps, de sérieux soupçons de corruption pèsent sur le maire de Ouagadougou, Armand Pierre BEOUINDE, suite à une affaire de bail-location et de vente aux enchères de voitures. Dans sa dernière parution, le journal L’Evénement a révélé que le juge Narcisse SAWADOGO et certains de ses collègues avaient demandé au Maire de Ouagadougou la somme de 70 millions de francs CFA pour étouffer cette affaire brûlante. Suite à cette publication, avons-nous appris, le juge en question a été arrêté et est entre les mains de la Gendarmerie après avoir été entendu par le Parquet. Un de ses présumés complices, Alassane BAGAGNAN, a quant à lui été déposé à la MACO.

L’Opposition politique félicite ces juges patriotes et intègres qui, malgré les pressions diverses exercées par le pouvoir en place, refusent de se laisser intimider et d’enterrer cette affaire qui relève à la limite du terrorisme économique. L’Opposition encourage ces juges à poursuivre dans cette logique d’opérations « mains propres », en ordonnant l’arrestation et le déferrement à la MACO du sieur Armand-Pierre BEOUINDE.

Par ailleurs, l’Opposition demande à Monsieur BEOUINDE, qui est soupçonné d’avoir trempé dans cette sombre affaire de corruption, de rendre immédiatement sa démission et de se mettre à la disposition de la Justice.

Nous vous remercions

 

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