Fermé suite à la décision du gouvernement prise dans la dynamique de la lutte contre le Covid-19, le marché de Dassasgho était d’une animation particulière ce mardi 28 avril 2020.
En effet, quand nous arrivions sur les lieux aux environs de 10h, la route était « coupée » par deux zones de barrières. Un groupe était posté un peu après la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) en allant vers l’échangeur de l’Est et l’autre un peu avant l’échangeur, au niveau de la gare de l’Est. Au milieu, juste au niveau du rond point de l’ENAREF face donc au marché, l’ambiance est électrique.
Une vue des manifestants
Dans la foule, des jeunes, mais aussi des personnes âgées très agitées, disent avoir trop attendu l’ouverture de leur marché et exigent que ce soit fait ici et maintenant. Pour nombre d’entre eux qui s’exprimaient, la fermeture du marché a assez duré et « il faut l’ouvrir si non, nous allons mourir de faim », lançaient-ils.
Peu de temps après, des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) arrivent et se positionnent à quelques 50 m de là . Les frondeurs délèguent leurs responsables pour aller à la rencontre des Forces de l’ordre et des négociations sont enclenchées. Ils sont sommés de lever les barrières et libérer la route mais ces dernières demandent un préalable, un gage que le marché sera ouvert dès demain mercredi.
Les émissaires des manifestants vont à la rencontre des CRS
Les choses se compliquent et ils finissent par accepter qu’il faille libérer la route sans condition. Mais comment à leur tour, expliquer cet état de fait à la foule surchauffée qui attend leur retour de l’autre côté ?
Quelques instants plus tard, ils rejoignent leurs camarades et sont effectivement accueillis par un « niète », un refus catégorique des jeunes qui voient en cette affaire, du dilatoire. Ils disent être convaincus que s’ils libèrent le planché, le marché ne sera pas rouvert, donc pas question pour eux de lever les barrières.
Les Forces de l'ordre avancent et pour dégager la route
Le climat est tendu, la tension monte au fur et à mesure que les discussions se mènent et c’est en ce moment que la CRS charge et avance doucement pour occuper les lieux.
Pris de panique, c’est la débandade, mais les plus courageux ont attendu l’arrivée des éléments qui ont avancé pacifiquement, et ce sont eux qui ont ramassé les pneus et cailloux pour libérer la route.
La route ouverte à la circulation
La voie fut dégagée et on pouvait voir les usagers de la route circuler librement, mais les manifestants promettent revenir sur leur revendication.
Auguste MONÉ
Infobf.net