Aujourd’hui, c’est peu de dire que le Burkinabè patauge dans la souffrance, la peur, l’incertitude et l’ignorance dans une ambiance délétère teintée de mensonges, de manipulations, de démagogie et de populisme débordant.
C’est effrayant, inquiétant et préoccupant. Le seul espoir du Burkinabè reste sa résilience. Mais jusqu’à quand tiendra-t-il ? Actuellement l’économie du Burkina Faso plie sous le poids d’une forte inflation des prix (plus de 16%) aggravée par la dégradation continuelle et croissante de la situation sécuritaire. Cet environnement n’attire pas les investisseurs.
En plus, la stagnation des salaires et des revenus due à l’absence d’augmentation ou d’ajustement de ceux-ci, couplé avec la « pression fiscale » étouffante imposée pour satisfaire les besoins démesurés de financement de l’Etat impactent négativement la consommation à travers la baisse drastique du pouvoir d’achat de la population. Ce qui constitue un terreau fertile pour les émeutes de la faim.
Tuer la consommation, c’est tuer l’économie. Et comme le pouvoir d’achat baisse, la population consomme moins ou pas du tout. Cela affecte directement la production au niveau national si bien que l’économie se retrouve en très grande difficulté. L’économie est ainsi désarticulée, même par terre et en situation de banqueroute de fait. A titre d’illustration, une centaine d’entreprises ont fermé depuis 2022 et de nombreux investisseurs nationaux sont partis dans des pays étrangers quand peu de partenaires étrangers sont enthousiastes pour prendre la destination du Burkina Faso.
La longue route sera encore pleine d’embûches avec la hausse régulière du prix des carburants et les conséquences de la nouvelle dynamique engagée pour réquisitionner l’or produit par les sociétés minières. Semafo et Bissa Gold en ont déjà fait l’amère expérience. Le secteur minier est tout de même la locomotive du développement dans notre pays.
En 2020, les dix- sept (17) mines en exploitation ont contribué pour 291,70 milliards Fcfa au budget de l’Etat, fourni 16,1%du PIB et 83% des recettes d’exportation du Burkina Faso. L’économie saine se bâtit toujours sur la base de la confiance, dès que la paix, la stabilité et la sécurité sont garanties.
La confiance se tisse d’abord à l’intérieur du pays, entre les acteurs économiques, d’une part, et entre ceux-ci et l’Etat et entre les partenaires de l’extérieur et le pays, d’autre part. Et cela à travers un discours apaisant et des actions qui rassurent les acteurs économiques.
Le terrain commandant la manœuvre comme l’enseigne du reste l’Armée, l’économie du Burkina Faso a touché le fond de l’abîme et avant qu’il ne soit trop tard, agissons en patriotes qui aimons notre pays. Corrigeons la trajectoire imprimée actuellement à l’économie, en rétablissant la confiance à travers des faits et gestes apaisés et rassurants et en rassemblant dans l’unissons et la réconciliation, toutes les filles et fils du Burkina Faso, dont la quête ultime est de vivre ensemble dans la convivialité et la fraternité pour le bonheur de tous.
Et les Burkinabè ont vraiment besoin de vivre ensemble dans la paix et la confiance pour pouvoir relever tous les défis qui se dressent devant eux en mettant la priorité et l’urgence sur la reconquête de l’intégralité du territoire national et la restauration de la sécurité. Ceci facilitera l’organisation du retour à l’ordre constitutionnel normal dans notre pays, qui vit une transition depuis le 24 janvier 2022.
L’ère d’un renouveau s’ouvrira pour le Burkina Faso qui reprendra avec ses partenaires des relations saines et de confiance, créant ainsi un environnement attractif et favorable pour l’accueil des investissements. Et le Burkina Faso, notre chère patrie en a bien besoin.
Que Dieu facilite !
« Rien n’arrête une idée arrivée à son heure »
Dr Ablassé OUEDRAOGO Commandeur de l’Ordre National
Par Salamata NIKIEMA
Infobf.net