Infobf.net : Depuis un certain temps, on parle de l'intelligence artificielle (IA). Qu'est-ce que c'est ?
Charles Bazié. : L’intelligence artificiel est un banche de l’informatique qui s’intéresse au développement de solution capable d’apprendre seule et d’imiter le raisonnement humaine en optimisant les résultants afin de se rapprocher de la perfection.
Infobf.net : Qu'est-ce que la digitalisation et qu'en pensez-vous ?
C.B. : La digitalisation fait référence au processus par lequel les entreprises, les organisations et la société en général adoptent et intègrent les technologies numériques dans leurs opérations, leurs processus et leur culture. Elle implique la conversion d'informations, de données, de processus et d'activités analogiques en formats numériques, exploitant ainsi les avantages offerts par les technologies de l'information et de la communication. En français facile l’on pourrait dire que la digitalisation, c'est le processus de conversion de choses du monde réel, comme des documents, des informations ou des processus, en formats numériques que les ordinateurs et les appareils électroniques peuvent comprendre et manipuler.
Infobf.net : Les appels à la prudence se multiplient au sujet de l'IA se multiplient et les mises en garde aussi. Pourquoi et quelles sont les conséquences dans le secteur de l'éducation ?
C.B. : L'Intelligence Artificielle a un impact croissant sur nos vies, car elle s'intègre de plus en plus dans notre quotidien. Elle nous conseille, nous guide et facilite de nombreuses tâches. Dans le domaine de l'éducation, elle permet d'apprendre sur de nombreux sujets et de réaliser des recherches plus ciblées. Cependant, il est indéniable que son utilisation inappropriée dans le secteur éducatif peut entraîner plusieurs conséquences, notamment : une dépendance excessive à la technologie, la perte d'emplois pour certains enseignants et la déshumanisation de l'apprentissage, entre autres.
Infobf.net : Avec l'IA, peut-on parler de régression de la connaissance aujourd'hui ?
C.B. : Si nous partons du fait que la connaissance est la compréhension, l'information et la conscience que nous acquérons à travers l'expérience, l'apprentissage, l'observation et la réflexion, je dirais que non car IA est une opportunité pour qui permet de rendre accessible, disponible et partager nos connaissances nos expériences.
Charles Bazié declare : << il ne faut pas n'oublier pas que c'est l'homme qui est au cœur de la création de ces systèmes.>>
Infobf.net : Qu'est-ce qui peut favoriser une implémentation durable de l'IA ou au contraire en être un frein?
C.B. : Ce qui pourrait favoriser l’implémentation d'une IA, c'est la disponibilité des données qui constituent le carburant de l'IA. Sans données, nous ne pouvons pas parler d'IA. À côté de cela, nous avons l'infrastructure numérique qui permet aux gens non seulement d’entrainer l’IA, mais aussi de l'utiliser. Il est nécessaire de disposer d'une infrastructure numérique fiable, stable et disponible.
Infobf.net : Vous ne cachez pas votre satisfaction pour la promotion de l'intelligence artificielle. Ne craignez-vous pas d'être contrarié ?
C.B. : Sur ce point, je dirai plutôt non ! Parce que, dans un premier temps, c'est de la contradiction que nous pouvons nous améliorer. Et il ne faut pas n'oublier pas que c'est l'homme qui est au cœur de la création de ces systèmes. Je pense que même si elle était parfaite, elle ne pourrait jamais se comparer à l'Homme, car nous disposons d'un élément qu'aucune machine ne pourra jamais avoir : l'humanisme.
Infobf.net : Que faut-il changer en matière de l'utilisation du numérique en Afrique et au Burkina Faso ?
C.B. : Il s'agit de communiquer, de sensibiliser et de former davantage les populations sur le numérique. De surcroît, il faut développer nos infrastructures numériques et mettre en place des politiques qui favorisent le développement de solutions numériques innovantes.
Infobf.net : Le Burkina Faso est-il prêt pour amorcer sa souveraineté numérique ?
C.B. : Au Burkina Faso, nous avons du chemin à parcourir. Mais il faut noter que nous sommes sur la bonne voie. D'ailleurs, il est plus important de rappeler que la souveraineté est une quête permanente. En effet, la technologie évolue et la souveraineté doit aller de pair avec cela.
Infobf.net : Quelle méthode proposez-vous ?
C.B. : Mes pistes de solution vont s’articuler autour de ces points suivants :
- La formation et la sensibilisation sur le numérique;
- Le développement d'infrastructures numériques (les réseaux communautaires peuvent être une alternative pour la connectivité en zones rurales) ;
- La mise en place de politiques favorisant le développement et l'hébergement de solutions numériques locales ;
- La rédaction d'une politique nationale pour la transformation et la souveraineté numérique du Burkina Faso en intégrant toutes les parties prenantes.
Infobf.net : Selon l'UNESCO, cette application pourrait mettre en péril la connaissance des jeunes. Qu'en pensez-vous ?
C.B. : Je peux dire oui et non ! Comme je l'ai rappelé plus tôt, c'est l'utilisation consciente de cet outil qui est très importante. Nous devons comprendre que l'application ChatGPT est un outil qui facilite notre travail. Cette application n'est pas conçue pour nous rendre paresseux et faire toutes choses à notre place. Infobf.net : Face à de telles déclarations, la promotion du digital est-il dans l'impasse ?
C.B. : Non pas du tout ! C'est maintenant que nous devons plus nous impliquer dans la promotion du digital au risque de rater cette révolution numérique.
Infobf.net : Quel est votre dernier mot ?
C.B. : J’encourage nos autorités à intensifier leur engagement en faveur de la promotion du numérique au Burkina Faso. En investissant dans l'infrastructure, l'éducation et les politiques favorables, nous pouvons stimuler l'innovation, la croissance économique et l'accès à l'information pour tous. Ensemble, créons un avenir numérique inclusif et prospère pour notre nation.
Par Salamata NIKIEMA
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