Camarades congressistes ;
Vous avez pris la résolution de rejeter ma démission, eh bien, je prends acte. Toutefois à notre prochain congrès qui aura lieu en 2021, je formule les vœux qu’ensemble nous puissions démocratiquement désigner mon successeur. En attendant, je vous invite aux tâches et missions respectives qui sont entre autres :
-réussir les élections de 2020 ;
-préparer le 20e anniversaire du parti ;
-produire « les Mélanges » dédiés au Président Thomas SANKARA ;
-réussir la journée d’hommage aux anciens compagnons du camarade Président Thomas SANKARA.
Camarade coordonnateur de l’APMP,
Mesdames et Messieurs les distingués invités, et Camarades Présidents et Chefs de partis frères et amis, notre congrès extraordinaire qui s’achève ce jour même, après quarante-huit heures de réflexions profondes sur notre devenir militant m’offre l’occasion de réitérer, au nom du Secrétariat Exécutif National et du Bureau Politique National de l’UNIR/PS et en mon nom propre, à l’ensemble des congressistes mes chaleureuses félicitations et tous mes remerciements aux communicateurs, en particulier Docteur Abdoul Karim SAÏDOU, politologue à l’Université Ouaga II. En dépit du contexte national récent, marqué par les restrictions diverses pour contrer la propagation du Coronavirus, vous avez contribué, dans l’observance des mesures barrières, à élever au panthéon des partis d’avenir, votre parti, l’Union pour la Renaissance / Parti Sankariste.
Ceci est le témoignage élogieux et éloquent de votre engagement à poursuivre l’œuvre de construction nationale entreprise par le Président Thomas SANKARA depuis 1983 et dont nous sommes les dignes héritiers et continuateurs. Ce succès, nous le devons aussi au comité d’organisation que je vous demande d’ovationner. Camarades militants et sympathisants, dans le préambule des statuts de notre parti, il a été expressément souligné ceci : « Le Sankarisme, voie originale de développement, tire ses fondements de nos valeurs internes et plonge ses racines dans notre culture nationale ». A ce titre et en tant que garant du fonctionnement optimal du parti, j’ai le devoir militant et historique de vous tenir un discours de vérité sur toutes les questions pendantes car la vérité est Sankariste.
Lorsqu’en 2016 et après consultation des instances, l’UNIR/PS a souverainement choisi de rejoindre la Majorité présidentielle, nous étions conscients que ce choix n’a pas fait l’unanimité dans nos propres rangs. Nombre de militants, en dépit de nos multiples explications, sont restés sceptiques et n’étaient pas convaincus de la pertinence du choix des instances du Parti. A tous ces militants, nous disons que leur inconfort était également à la hauteur de notre étonnement à voir les résultats des urnes qui n’ont pas permis de réaliser une véritable alternative mais plutôt une simple alternance que nous saluons néanmoins avec la fuite de Blaise Compaoré et de ses thuriféraires.
Notre choix d’accompagner la Majorité présidentielle a donc été opéré de raison et non de cœur dans l’intérêt exclusif de notre pays le Burkina Faso qui avait besoin avant tout de stabilité institutionnelle. En cet instant solennel de la vie de notre parti, voudrais-je alors rappeler qu’à chaque fois que les intérêts supérieurs de la nation burkinabè seront toujours en jeu, le parti de l’œuf se tiendra toujours prêt pour en être le défenseur zélé et le protecteur infatigable.
Camarades militants et sympathisants ;
L’adhésion de l’UNIR/PS à la Majorité présidentielle a permis à notre pays de sauvegarder sa stabilité institutionnelle, gage d’une démocratie républicaine n’en déplaise à nos détracteurs. C’est bien parce que les institutions fonctionnent qu’il se trouve des burkinabè pour critiquer l’action gouvernementale. C’est bien, parce que la stabilité institutionnelle est gage de vie démocratique assainie qu’il se trouve des revendications tous azimuts tendant à l’amélioration de l’existant. C’est bien, parce qu’il y a la stabilité institutionnelle que des burkinabé jouissent béatement de leurs libertés.
S’il est vrai que la démocratie implique la divergence de vues au plan des idées, nous devons retenir une bonne fois pour toute que l’exercice démocratique lui-même est conditionné par une ossature institutionnelle forte, solide et représentative des forces politiques en présence.
Oui ! Je réaffirme que l’UNIR/PS, engagée pour une participation active et consciente du peuple à la gestion des affaires publiques, a fortement contribué à ce que le Burkina Faso retrouve une vie démocratique pleine et entière au sortir des élections post-insurrectionnelles. Oui ! La position de l’UNIR/PS a sauvé notre pays d’une instabilité chronique dont les conséquences seraient imprévisibles et dommageables pour nos populations laborieuses. Dans le même temps, en prenant une part active aux côtés des autres partis de la Majorité présidentielle regroupés au sein de l’APMP, nous avons fait un pas dans l’apprentissage de la gouvernance de notre pays.
Qui mieux qu’un sankariste pour comprendre que la gestion de la cité est une œuvre de grande sagesse qui exige de soi, certes, une hauteur de vue mais aussi une meilleure appréhension des aspirations populaires et une parfaite maitrise des options de leur satisfaction ! Aujourd’hui, nous n’avons pas la prétention d’avoir répondu prestement aux attentes profondes de nos militants et des burkinabè vis-à-vis de la gouvernance actuelle. Nous disons seulement que conformément à nos principes d’action sankariste basés sur la critique et l’autocritique, l’UNIR/PS a conservé sa verve et son aura révolutionnaire. C’est pourquoi, analysant froidement la gouvernance actuelle, prenant en compte la dimension plurielle des préoccupations populaires, nous disons que si le Président Roch Marc Christian Kaboré a montré toute sa bonne foi dans les orientations politiques, il reste entendu que sa gouvernance n’a nullement entamé la rupture tant espérée. Et dois-je marteler que le changement alternatif dans le mode de gouvernance reste et demeure un impératif très urgent.
Camarades militants et sympathisants ;
Pour revenir aux conclusions de notre congrès, je voudrais publiquement assurer les militantes, militants et sympathisants de l’UNIR/PS que le Secrétariat Exécutif National, fort de sa légitimité renouvelée et renforcée, continuera à garder la maison sankariste dans les termes voulus par la base militante. A cet effet, et me référant au thème « Quelles stratégies de campagne pour une victoire éclatante de l’UNIR/PS aux élections couplées de 2020 ? », j’exhorte tous les responsables du parti du niveau central aux niveaux déconcentrés, tous les cadres du parti, où qu’ils se trouvent, à engager la dynamique victorieuse de notre parti. Dans cette dynamique, je voudrais également appeler les uns et les autres à la discipline, à l’engagement militant et à la mobilisation autour des idéaux du parti. Nous devons garder à l’esprit qu’il ne s’agit point d’échapper à la critique.
Il ne s’agit pas d’ignorer les difficultés objectives qui se présentent à notre action et à notre offensive politique. Nous disons plutôt qu’il s’agit de rassembler au-delà de nos rangs, sur la base d’un travail explicatif, d’un débat militant afin que les burkinabè fédèrent leurs énergies pour relever les défis communs d’une bonne gouvernance.
A ce titre, chers congressistes, je salue votre résolution portant appel aux partis politiques de l’APMP et à la gauche démocratique de créer un front unitaire fondé sur une alliance programmatique de rupture. Aussi, je prends l’engagement, au nom du Parti de proposer dans les tous prochains jours un manifeste sur la rupture et la bonne gouvernance. Ce manifeste consistera à créer un courant novateur et d’espoir pour les burkinabé qui n’ont pas totalement perdu confiance au Président Rock Marc Christian KABORE mais qui trouvent que sa gouvernance est trop bridée. C’est vrai, que le contexte sécuritaire, aggravé par la COVID 19 explique en partie, cette situation, mais l’impunité, la corruption, le laxisme, le clientélisme, la stigmatisation, le mensonge et autant de maux dans la gouvernance sont des fléaux qui détruisent notre tissu social et mettent à rude épreuve notre vivre ensemble.
C’est pourquoi les élections de 2020 sont un pronostic vital pour la majorité présidentielle qui n’aura de salut que dans sa capacité à reconquérir la confiance des burkinabé. Comme la confiance se mérite, il faudrait donc que nous ayons le mérite de proposer à notre peuple une alternative crédible. C’est à ce prix, que nous sortirons victorieux des élections à venir. Ni argent, ni voitures, motos et autres achats de conscience ne pourront détourner les burkinabé de leur trajectoire d’une quête, d’une société plus vertueuse. Toute stratégie électorale qui méconnaît cela n’est que machiavélique et vouée à l’échec. Alors gardons-nous de créer nous-mêmes notre propre tombe par notre turpitude politique.
Camarades Militants et Sympathisants ;
Avant de clore mon propos, je voudrais insister particulièrement sur les efforts collectifs et individuels qui doivent prévaloir afin que nous puissions faire face aux défis actuels dont les plus urgents sont sécuritaires, sanitaires et la fronde sociale. Aussi, je réitère notre soutien indéfectible aux Forces de Défense et de Sécurité, de même qu’aux personnels de santé, qui au prix de leur vie, s’évertuent à défendre et protéger la nation et à sauver des vies humaines. Aux acteurs sociaux, je les encourage à ne jamais rompre le fil du dialogue dans leurs luttes légitimes. Enfin, je souhaite un bon retour à nos congressistes dans leurs familles respectives ! A vous tous qui avez fait le déplacement, je vous exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude. Mes remerciements également à la presse.
Gloire au Peuple !
Dieu bénisse le peuple du Burkina Faso !
Avec le peuple, victoire !
Fait à Ouagadougou, les 30 et 31 mai 2020