L'univers de la littérature vient de s'élargir avec la sortie dédicace de l'ouvrage " Noms et prénoms bissa (Tokalè)" de Touwindé Simon Tarnagda. Pour le critique littéraire, Dr Dramane Konaté, cette oeuvre de 100 pages fait un retour sur ces prénoms en langues traditionnelles dits "botaniques". Essai anthroplogique, le trouvail de M. Tarnagda aborde des prénoms du terroir bissa. Proche du domaine de la science, à la limite d'ordre onomastique (science des noms), l'œuvre de Touwindé Tarnagda revêt une triple dimension.
Dans un premier temps, l'auteur fait la genèse de l'étude des noms et prénoms, renommée anthroponymie. M. Konaté a indiqué que la seconde dimension, réside dans la relation d'avec l'espace géoculturel. De l'ouvrage, il ressort une corrélation des identifiants prénominaux de ce terroir avec des signifiants. Pris entre anthropomorphisme (caractères humains attribué aux dieux) et zoomorphisme (caractères des hommes que l'on donne aux animaux), l'auteur lance comme un appel, de part sa dimension scientifique, à un enrichissement afin d'orienter les réflexions sur les noms et prénoms endogènes.
Le présidium de la cérémonie de dédicace
Révélateur puis interpellateur, l'ouvrage est curieux par sa complexité dans le sens spirituel. L'essai d'anthropologie dans une démarche linguistique dessine les schémas des relations avec d'autres groupes ethniques du Burkina Faso comme les San.
Se reposant sur une interpellation à reconsidérer les identifiants nominaux endogènes, Dr Konaté ravive l'idée de ces noms qui étaient traités de "botaniques" pour signifier à ceux qui les portaient d'être "des sauvages" "des barbares" ou des non civilisés, des incultes, marque d'un complexe identitaire qui est sans doute les prémices de l'histoire africaine de l'esclavage, la traite négrière et la mission dite civilisatrice.
Une vue de l'ouvrage
L'oeuvre de M. Tarnagda, met à nu une catégorisation des prénoms à travers des affixes avec une indexation des noms. Toute chose qui montre, selon Dramane Konaté, que c'est une œuvre utile qui permet d'entrer dans le mythique bissa. Quant-à l'auteur, il précise que ce premier pas dans l'écriture repose sur l'idée que cela doit être perfectible. Se jeter dans la marre en vue de susciter la contribution de tous, mêmes de ceux qui ne sont pas bissa", a-t-il affirmé avant d'ajouter que cela va permettre d'aller vers la parition de la deuxième édition.
Il a partagé cet avis que la tradition orale qui a sa force et sa valeur, cours le risque de la perdition, puisqu'il a reconnu que les détenteurs de ce savoir n'ont pas pu bien le leguer aux plus jeunes.
Achille ZIGANI
Infobf.net