Lutte contre l’impérialisme : Une coalition d’OSC appelle à la révision des accords de défense Spécial

lundi, 13 janvier 2020 14:37 Écrit par  Infobf.net Publié dans Janvier 2020

En prélude à la rencontre des chefs d’Etat du G5 Sahel avec le président Français Emmanuel Macron, l’Initiative souveraineté dignité et paix (ISDP) a animé une conférence de presse, le dimanche 12 janvier 2020 à Ouagadougou. L’objectif est d’adresser le message des peuples de l’espace, aux autorités françaises sur le respect de la souveraineté et la redéfinition des relations diplomatiques.

Les sujets portant sur la défense, la sécurité et la souveraineté ne peuvent pas être sous-traités par des armées étrangères. Ces sujets ne doivent plus relever des décisions exclusives de nos chefs d’Etat. Telle est la conviction de l’Initiative souveraineté dignité et paix, une coalition de 20 organisations citoyennes des peuples des pays du G5 Sahel.

« C’est une opportunité pour porter les voix des peuples, des clameurs populaires non manipulées, afin de dire la vérité, en toute franchise, sans ambigüité, en toute honnêteté sur les conditions actuelles de la coopération entre la France et les pays du G5 Sahel marqués par la condescendance, le paternalisme, la duperie et le chantage », a laissé entendre Wakinatou Kobré.

Sur ce, l’ISDP a encouragé les chefs d’Etat à saisir l’opportunité de cette invitation du président Macron, pour tourner définitivement la page de l’impérialisme français, américain, chinois et russe. Nos dirigeants, a-t-elle estimé, doivent clarifier définitivement les relations diplomatiques, les conditions d’intervention de toute coopération entre ces pays à relents de domination, car et toujours selon Wakinatou Kobré, la question sécuritaire exige des mesures en dotant les Forces de défense et de sécurité de moyens, d’équipements et de formations qui permettent la restauration de la paix dans le Sahel.

De l'avis des conférenciers, cela pourrait permettre a nos soldats, de prendre la relève des troupes étrangères et des forces spéciales stationnées dans les pays. « Nous n’accepterons plus qu’un représentant d’autres nations, s’improvise comme le porte-parole auto-saisi des peuples d’Afrique. Nous réclamons l’abolition immédiate des relations néocoloniales entre la France, lesquelles s’exercent à travers la Françafrique comme le franc CFA, les accords de défense iniques, le soutien aux régimes dictatoriaux », a fait savoir l'ISDP.

Parlant de souveraineté, lors du récent sommet de l’OTAN, le président Macron avait interpellé les chefs d’Etat du G5 Sahel, au sujet d’une ambiguïté qui existerait dans la présence de forces militaires françaises dans le Sahel et l’expression de « mouvements anti-français » en Afrique francophone, fait remarquer le mouvement panafricain. D’où cette convocation des chefs d’Etat de la région en France, à Pau le 13 janvier 2020, pour les entendre «clarifier leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale».

« Les propositions de la France aujourd’hui relève d’un mariage forcé voire incestueux », s’est insurgé Serge Bayala du « Cadre 2 heures pour nous Â» avant d’insister que la souveraineté des pays africains n’est pas une affaire de sous-traitance. « Peut-on empêcher le violé d’avoir un sentiment anti-violeur », a-t-il questionné sur l’accusation de sentiment anti-français. Pour lui, la politique de la France doit changer car toutes les injustices ont leurs époques. Pour les conférenciers, Emmanuel Macron remet au goût du jour une question à laquelle les dirigeants africains avaient été confrontés, il y a 61 ans à Cotonou en juillet 1958 et à la conférence de Brazzaville en Août 1958.

C’est pourquoi, la coalition a lancé un appel aux dirigeants et aux parlementaires africains à s’unir avec les peuples et faire connaître nos opinions afin de se libérer de la Françafrique. Une telle mobilisation des ressources intellectuelles qui pourrait contribuer à la révision de nouvelles formes de coopération, selon le conférencier du jour. Et de convenir que ces nouvelles formes de coopération excluront définitivement l’ingérence des forces militaires sans au préalable en discuter avec les représentants au sein des assemblées nationales.

Toutefois, l’ensemble des organisations de la société civile africaines est engagée, au cours de la conférence, à faire corps avec nos Forces de défense et de sécurité nationale par une mobilisation des peuples d’Afrique en vue de résister à toutes formes d’agression. Par ailleurs, à l’adresse des groupes terroristes, la coalition a incité à déposer les armes et adhérer aux principes ancestraux de résolutions des crises. Et de conclure que c’est un conflit fratricide imposé par des puissances pour exploiter nos ressources.

 

Achille ZIGANI

 

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