Lutte contre la corruption au BF: le REN-LAC attend toujours la «Tolérance zéro» du premier ministre Thiéba Spécial

mardi, 13 juin 2017 20:58 Écrit par  Michael TOUGRI/Infobf.net Publié dans Economie

A cette conférence de presse tenue ce mardi 13 juin 2017, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) est revenu sur les scandales de corruption révélés par la presse ou par les différentes structures de l’Etat en charge de cette question. Pour la structure dirigée par Dr Claude Wétta, la «Tolérance zéro» prônée par le gouvernement à matière de corruption se fait toujours attendre et «les gros poissons épinglés continuent de narguer le peuple».

«Malgré les efforts consentis par les différentes acteurs de lutte contre la corruption au Burkina Faso, les cas de dénonciation du phénomène mis au jour ces derniers temps montre que la situation de la mal gouvernance reste inquiétante voire très préoccupante». C’est en ces termes que le secrétaire exécutif du REN-LAC va planter le décor de la conférence de presse sur les scandales de corruption qui font le tôlé dans l’opinion publique depuis quelques mois au Burkina Faso. «La tolérance zéro contre la corruption prônée par le premier ministre Paul Kaba Thiéba semble avoir fait long feu, nous avons constaté juste quelques actions d’éclats laissant tapis dans l’ombre de vrais acteurs de la corruption», martèle le Dr Wétta. Et pour apporter de l’eau à leur moulin, les conférenciers se voulaient encore plus précis dans les exemples de scandales de corruptions. L’affaire Inoussa Kanazoé épinglé pour fraude fiscale en avril 2017 et qui bénéficie d’une liberté provisoire depuis le 22 mai 2017, a été cité.

D’autres faits sont égrainés en termes de scandales financiers comme les cas des malversions de plus de 200 millions de fcfa au SIAO, 400 millions de francs au Fonds d’Entretien Routier et 650 millions de francs au Conseil Supérieur de la Communication (CSC). Les cas de malversions révélées dans le rapport de l’ASCE-LC de la période 2012-2014, fait état de plus de 31 milliards de fcfa comme perte au profit des caisses de l’Etat. Un rapport qui dénonce la gestion à cette période à la présidence du Faso où aucune règle de bonne gouvernance financière n’avait été respectée selon le contrôleur général d’Etat Luc M. Ibriga.

renlac-2Dr Claude Wétta, secrétaire exécutif du REN-LAC

Tous ces faits de corruption pour le REN-LAC, «laissent plus d’un citoyen sans voix et pantois» avec une quasi absence de volonté politique se traduisant par la non mise en œuvre des mécanismes de répression prévus par les dispositifs juridiques. La corruption au Burkina Faso à donc «la peau dur» et le mal demeure profond, rajoute le secrétaire exécutif du REN-LAC.

Pour le reseau, malgré les nombreux rapports rendus disponibles comme ceux de la Cour des Comptes, de l’ASCE-LC, les rapports d’enquêtes parlementaires sur le foncier et sur les mines, «les gros poissons épinglés continuent de pavaner, fier de narguer le peuple». Au REN-LAC d’expliquer que de vastes réseaux de corruption établis depuis des années touchant le sommet de l’Etat et traçables à tous les échelons jusqu'à la base, ont été démasqués. Reste à la justice de se saisir de ces dossiers. Mais précise-t-il, plus de 80 dossiers de crimes économiques transmis par l’ASCE-LC toujours non accord élucidés par la justice.

A cette rencontre avec la presse, le Dr Claude Wétta et son équipe se sont insurgé contre l’acquisition en cours, de véhicules neufs pour le parc automobile de l’Etat pendant que le scanner de CHU Yalgado Ouédraogo est en panne depuis maintenant un mois.

 

Michael TOUGRI

Infobf.net

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