Les velléités hégésmoniques des éditeurs de logiciels couplés aux coûts exorbitants que ces derniers appliquent à leurs produits poussent les grands consommateurs que sont les Etats et les grandes entreprises à ouvrir le débat sur les logiciels libres et open source comme alternatives pour la maitrise des coûts de mise en place des outils de gestion et de pilotage des Systèmes d’Information (SI). D’où l’intérêt de la mutualisation, d’interopérabilité, d’indépendance et de pérennité.
En effet, les logiciels libres sont une réelle alternative pour la gestion à faible coût des SI de l’administration publique. Ils offrent des garanties de fiabilité, de sécurité et de pérennité. Par ailleurs, ils constituent une opportunité pour la mutualisation des ressources et la création de l’interopérabilité entre les systèmes si leur mise en place se fait de façon concertée et bien réfléchie.
Promouvoir les logiciels libres
Engagé à promouvoir les logiciels libres comme outil de gestion et de pilotage des SI de l’administration, le gouvernement burkinabè a adopté en 2020, une stratégie nationale de promotion des logiciels libres (2021-2025).
Une vue des participants à la rencontre
L’objectif de cette stratégie, faut-il le relever, est de contribuer à la réduction de la fracture numérique par une forte intégration des logiciels libres fournissant des e-services de qualité créatrice de richesses et d’emplois décents, d’où l’intérêt du Forum national sur l’Open Source pour évaluer la contribution de ces logiciels au SI. Troisième du genre, ce forum se tient autour du thème : « retour d’expériences sur l’utilisation des logiciels libres».
Le mot de bienvenue du DGTIC a été prononcé par Abdoul Karim Konseiga, directeur de la règlementation et de la normalisation (DRN). Il a invité les participants à être assidus à ce rendez-vous du donner et du recevoir, « j’invite les acteurs du numérique que nous sommes à accentuer nos efforts sur l’utilisation des logiciels libres », a-t-il indiqué.
C’est dans l’idée que la Stratégie nationale de promotion des logiciels libres ne soit pas la chenille qui se fait recaler à l’examen papillon, « faisons de sorte à permettre à la chenille de se transformer en papillon qui déploie ses ailes et s’envole», a conclu Abdoul Karim Konseiga.
Tontama Charles Millogo, parrain de ce troisième FNOS, dit être conscient de l’importance de la place que doit avoir les logiciels libres dans la quête de la souveraineté numérique de notre pays. C’est pourquoi l’ARCEP, depuis la 1ère édition du FNOS, apporte sa contribution à l’organisation de ce rendez-vous « Elle continuera à le faire et encore davantage, si tant est que le monde universitaire, à travers les enseignants chercheurs et leurs étudiants, participent à produire du contenu local adapté à nos besoins», a rassuré Tontama Charles Millogo.
Tontama Charles Millogo, président de l’ARCEP, parrain de cette édition du FNOS
La souveraineté numérique d’une nation, poursuivi t-il, repose sur sa capacité à produire ce dont elle a besoin, et à consommer ce qu’elle produit. Le domaine des logiciels libres n’échappe donc pas à cette règle. « Je voudrais donc pour finir, inviter chaque acteur à s’y investir afin que nous soyons propriétaires de ce que nous utilisons, de ce que nous produisons comme données car vous le savez, la donnée est d’une richesse inestimable dans ce monde virtuel », a-t-il souhaité.
Avantages des logiciels libres,
Les logiciels libres, foi de Roch Omar Bougouma, représentant du Secrétaire général du ministère de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, Kisito Traoré, présentent de nombreux avantages pour les utilisateurs. Ces avantages sont, entre autres, liés au coût, à la maîtrise, à la flexibilité, à la pérennité et à la sécurité. Il a réitéré l’engagement du ministère en charge de la Transition digitale à mettre l’accent sur le logiciel libre dans le développement de l’économie numérique.
Roch Omar Bougouma, représentant du SG du ministère en charge de la Transition digitale
Déjà , plusieurs structures de l’administration publique, du secteur privé et du monde universitaire exploitent en leur sein les logiciels libres. « Nous devons collectivement être fiers car cela nous honore et nous oblige à aller de l’avant mais surtout de rester lucide sur le travail qui nous reste à accomplir sur ce sujet », a-t-il martelé.
Roch Omer Bougouma a salué et remercié le monde universitaire pour ses contributions inestimables à l’ensemble des initiatives et projets de renforcement de capacités, de construction progressive d’une société de l’information résiliente, sécurisée et porteuse d’alternatives pour la jeunesse en particulier et pour toute la population burkinabè en général.
Au nom de madame la ministre, il a exprimé sa gratitude à l’endroit de l’ARCEP à travers son premier responsable, Tontama Charles Millogo, qui accompagne cette initiative depuis ses débuts.
Salamata NIKIEMA
Infobf. net