Contentieux foncier urbain au Burkina Faso : La CDDL indexe un silence coupable des autorités Spécial

vendredi, 19 juin 2020 11:02 Écrit par  Achille ZIGANI / Infobf.net Publié dans Juin 2020

Le changement révolutionnaire en faveur des populations victimes de pillage organisé du foncier est désormais à l’ordre du jour au Burkina Faso. En effet, la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CDDL) a animé un point de presse sur ce sujet le jeudi 18 juin 2020, à Ouagadougou. Le secrétaire générale de la CDDL s'est entretenu avec les journalistes sur l’accaparement des terres par des sociétés immobilières et sur l’apurement du passif foncier, lié aux lotissements sauvages.

A l’entame de la conférence de presse, le secrétaire générale de la CDDL, Pama Nebié, a déclaré que leur engagement à porter la voix des populations dans l’apurement du passif foncier est entier. À l’en croire, l’objectif de cette rencontre vise à faire le point de la plateforme revendicative qui a été portée depuis le 16 mai 2019 et transmise au chef du gouvernement Christophe Joseph Marie Dabiré. Une telle interpellation, a-t-il ajouté, sur le contentieux foncier lié aux lotissements sauvages constatés, n’a fait que rencontrer « un mutisme coupable des autorités politiques et administratives Â».

Pama Nébié a indiqué que depuis un an, le gouvernement a procédé à l’installation des commissions ad’hocs. Malheureusement, a-t-il souligné, les travaux sont restés dans l’impasse. Par la suite, les membres de la Coalition se disent émus de l’attitude de la réorientation nationale. Toujours selon le secrétaire général de la CDDL, sans avoir mis en Å“uvre les recommandations de son enquête foncière de 2016, elle veut enquêter sur le système et les pratiques de la promotion foncière. « Qu’est-ce qui n’est pas connu des pratiques illégales, odieuses et inhumaines de certaines sociétés immobilières pour justifier une énième enquête ou information des élus ?», s’est-il indigné. Il a fait savoir qu’en lieu et place des audits réclamés par les populations, ils se sont préoccupés à faire le point des réserves foncières dans la capitale.

cddl-b-2                Pama Nébié, SG de la CDDL

 

« La pire des choses est que des actions de spoliation, d’accaparement de terres et de déguerpissements manu-militari continuent », a-t-il lancé. A ce niveau, il a avoué que les zones loties à problème et celles non-loties sont légion de tracasseries juridico-policières. Ainsi, il a cité de multiples convocations à la police et à la gendarmerie à l’encontre des habitants de Yamtenga, Dayongo, Balkuy, Zongo, Nagrin Yagma, etc. Pour lui, « les cas les plus écÅ“urants » sont les menaces sérieuses de déguerpissements des résidents de Taabtenga, Goudrin, Garghin.

Selon les propos de M. Nébié, les violences et les bavures policières sur les résidants de Yagma en disent long sur la brutalité et le caractère inhumain des mesures qui prévalent dans la gestion du foncier urbain. Toutefois, a-t-il estimé, la question du logement à Ouagadougou est devenue une bombe politique et sociale. Cette situation de crise foncière, s’est amplifiée selon lui, avec le pouvoir actuel. C’est pourquoi, face à ce refus manifeste d'apurer le contentieux foncier, la CADDL a invité les populations concernées à s’organiser pour exiger la satisfaction de la plateforme minimale du 16 mai.

Il a aussi interpellé les habitants qui sont en proie aux tracasseries policières, à répondre à des actions de lutte et à la solidarité avec les travailleurs du public et du privé.

 

Achille ZIGANI

Infobf.net

 

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