Au cours de la conférence de presse, la responsable de la mission des experts, Liu Jun, a souligné que leur séjour a permis d’effectuer des visites sur le terrain et d’avoir des échanges directs avec les groupes thématiques, la représentation de Organisation mondiale de la Santé et celle de la Croix Rouge au Burkina Faso. Elle dit avoir noté la détermination du gouvernement pour le plan de riposte au Covid-19.
Sur le site de l’hôpital de Tengadogo a-t-elle précisé, il y a des dispositifs qui ont été mis en place pour renforcer la capacité de riposte avec une zone d’orientation des patients atteints. Toutefois, a-t-elle fait remarquer, « il faut un aménagement des espaces pour les différents cas ». Comme observations, Liu Jun a fait savoir que l’ouverture des Universités, des marchés et yaars pourrait augmenter le risque de propagation du virus. D’où cette suggestion de la gestion de la communauté à travers la désinfection des lieux.
En termes de répartition géographique, la responsable de la mission a révélé que la prise en charge est uniquement à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. « Il faut désigner dans les 13 régions un ou deux structures, pour éviter les cas suspects », a-t-elle préconisé.
L'Ambassadeur de la République populaire de Chine au Burkina Faso
« Manque de système uniformisé du traitement »
Quant au traitement en lui-même, elle a avoué remarquer un manque de système uniformisé du protocole de traitement. Le traitement « Chloroquine-Azithromicine », a-t-elle laissé entendre, risque de provoquer des complications sévères aux patients. Selon l’expert, l’usage de plus de trois produits antirétroviraux augmente le risque de mort subite chez les plus jeunes.
En plus, elle a invité le Burkina à établir une grille pour évaluer les toux et pour une prise en charge collective de tous les cas. «Il faut procéder à des analyses approfondies des cas décédés, en vue de prendre en compte les facteurs du décès, faire de la communication sur les cas graves guéris », a-t-elle préconisé.
Pour les hôpitaux, le renforcement de la protection et la gestion de l’état de santé du personnel soignant, Li Jun pense qu’il ya à revoir. « Il faut bien les protéger le personnel soignant contre les infections, ce sont les combattants de première ligne», a-t-elle indiqué, non sans plaider pour une implication et une formation de tout ce personnel soignant médical et paramédical.
Sur la baisse du nombre des appels au 3535, les experts ont posé deux hypothèses. La première est qu’il y a une diminution des cas de Covid-19 et la seconde, est que la population n’est pas suffisamment sensibilisée sur la dangerosité de la maladie ou n’a pas confiance en la prise en charge qui leur est proposée. En plus, ils ont suggéré de publier l’itinéraire de personnes infectées et d’encourager le public à se déclarer.
Léonie Claudine Lougué, ministre de la Santé
La ministre de la Santé, Léonie Claudine Lougué a elle, salué la pertinence des recommandations des experts. « Nous nous rendons compte que les experts burkinabè ont envie de partager et les experts médicaux venus de la Chine avaient envie d’observer, d’analyser et de nous faire des recommandations », a apprécié Mme Lougué. Ces travaux ont été contextualisés sur les réalités du pays, a indiqué la ministre. A l’en croire, le respect des recommandations des agents de santé, pourrait éviter un second rebond de la pandémie au Burkina.
Quant-à l’Ambassadeur de la République populaire de Chine au Burkina Faso, il a déclaré que ce rapport de synthèse présenté prouve que leur mission a été bien accomplie d’autant plus que, a-t-il estimé, « c’est une expertise établie sur leurs expériences accumulées durant la lutte contre le Covid-19 en Chine ». Liu Jun dit être satisfait et rassure que la coopération va se pérenniser après leur départ à travers les réseaux sociaux.
Une signature de convention de remise de matériels composé de 430 000 masques, 4000 combinaisons de protection et des écrans faciales, a mis fin à la rencontre des experts.
Achille ZIGANI
Infobf.net