Pou le secrétaire général du CISC, le Dr Daouda Diallo, l'objectif de cette rencontre avec la presse est de faire le point de leurs actions et de l’avancée du dossier au plan judiciaire. Car, dans cet aspect, a–t-il poursuivi, le Parquet du Tribunal de grande instance a ouvert deux enquêtes d’une part, pour élucider les faits liés à l’assassinat du chef de Yirgou et des membres de sa famille et d’autre part, le massacre de la communauté peuhle.
Un an après, comme préoccupations pour le Collectif, ce sont entre autres l’urgence de la justice par la nomination d’un juge supplémentaire, la persistance des zones de "non droit" autour de Barsalgho, la mauvaise prise en charge des déplacés et l’amalgame peulh et terrorisme, toute chose qui, si c'est réglé, pourra éviter la stigmatisation et le repli identitaire, affirment les conférenciers.
Par la suite, le CISC a désapprouvé le mutisme des autorités dès le début d’une série d’exécutions sommaires et extra-judiciaires. Tout en félicitant la justice pour les actes posés et l’ouverture de l’information judiciaire, Daouda Diallo a relevé des inquiétudes sur les moyens du juge d’instruction face à la non-exécution des mandats par les officiers de Police judiciaire et l’incivisme de certains Koglwéogos qui sont des obstacles à l’évolution du dossier.
Sur ce point, M. Diallo a signalé que cette enquête a permis d’identifier 55 corps et 66 disparus, près de 200 personnes soupçonnées d’avoir participé au massacre et 180 mandats d’amener ont été décernés, mais seuls 12 mandats ont pu être exécutés. « Ces 12 personnes ont été inculpées des faits de présomption grave de crime de génocide, de meurtres, de destructions volontaires de biens, de coups et blessures volontaires et de dissimulations de cadavres », a-t-il fait savoir avant de dénoncer les dérives des groupes d’auto-défense Koglwéogo pointés du doigt, en vue de faire des propositions pour la cohésion sociale.
« Ces personnes tuées ne seraient qu’une quarantaine selon le gouvernement qui malheureusement, n’a jamais été à mesure de publier la liste de ces victimes qu’il a déclaré », a lâché Dr Diallo.
Par ailleurs, Daouda Diallo et ses camarades ont annoncé un sit-in le 10 janvier prochain devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou dans le but d’apporter leur soutien aux acteurs judiciaires afin qu’ils puissent faire leur travail. Interrogé sur la tenue de cette manifestation dans la capitale, ils ont répliqué que le choix est symbolique et qu'il faut éviter d’éventuelles provocations.
En ce qui concerne le retour des déplacés, le collectif a affirmé qu’il est trop tôt de parler de cette question vu le contexte sécuritaire qui sévit dans la localité.
Achille ZIGANI
Collaborateur