Accaparement des terres rurales : La confédération paysanne du Faso exprime son mécontentement Spécial

dimanche, 25 juillet 2021 15:33 Écrit par  Salamata NIKIEMA/ Infobf.net Publié dans Juillet 2020

Depuis ces dix dernières années, le pays des hommes intègres est confronté à phénomène serieux qui fait couler beaucoup d'ancre et de salive, c'est celui du foncier. Face à cette réalité et soucieux du devenir des terres cultivables et de la santé du secteur de l'agriculture au Burkina Faso, la Confédération paysanne du Faso (CPF) pose publiquement le problème et tire sur la sonnette d'alarme. Ce vendredi 16 juillet 2021 à Ouagadougou et face à la presse, la CPF attire l'attention des décideurs sur l’accaparement des terres rurales et le besoin de sécurisation foncière au Burkina Faso.

Selon la Confédération paysanne du Faso, ce début de campagne agricole 2021/2022 est marqué par l’insécurité foncière grandissante des exploitations agropastorales, aggravées par l'accaparement des terres rurales. « Si on n’y prend garde, ce phénomène pourrait saper tous nos efforts de développement en matière d’atteinte de la sécurité et de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso », prévient-elle. 

La CPF dit également avoir fait le constat que depuis belle lurette, qu'il y a une course effrénée vers la terre au Burkina Faso, qui se caractérise par des acquisitions foncières à grande échelle. Dans la plupart des cas, confie-t-elle, les terrains acquis sont à des fins de promotions immobilières, d’agrobusiness ou d’exploitation minière. Et pour elle, cette situation est un risque socio-économique grave, qui pourrait dans l'avenir, menacer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso. 

Confederation-Paysane-3                                                      Une vue des participants à la conférence de presse 

 Le projet « Grand Ouaga » s’est invité à cette rencontre avec la presse. Pour ce qui concerne ce projet, les conférenciers font noter qu'il doit engloutir 3450 km2 d'espace sur un rayon de 25 km. Le secrétaire général de la FEPPAB, membre de la CPF, Marc Gansonré et ses camarades s’interrogent alors sur l’avenir des exploitations familiales et maraîchères périurbaines, "étant donné que près de 80% des terres agricoles deviendrons des terrains urbaines dans un futur proche", soutient-il.

En réalité, il est convaincu que cette situation change les conditions de sécurisation foncière d'autant plus que les terres cultivables dont la majorité sont d'exploitations familiales, ne pourront plus se faire délivrer des APFR. Et selon Marc Gansonré, c'est quelque chose qui va entraver la sécurisation de leurs droits fonciers conformément à la loi 34-2009 portant régime foncier rural.

« Il faut sécuriser le foncier rural pour sa mise en valeur et non sécuriser la vente du foncier », prévient la Confédération paysanne du Faso qui ajoute que l’adoption de la loi 34-2009 portant régime foncier rural, date d'une décennie.

Confederation-Paysane-2                                            Marc Gansonré, SG de la FEPPAB (structure membre de la CPF)

C'est dans ce sens que la CPF, interpelle le gouvernement à plus de regard sur la sécurisation foncière des exploitations familiales en vue de promouvoir les investissements et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle à la solde d'une amélioration des conditions de vie des populations. Elle formule des recommandations à l’endroit du gouvernement et de ses partenaires.

Il s'agit d'un audit du foncier rural, du rétablissement des droits des ruraux floués par les différents accaparements,  mettre fin à la confusion et au chaos à travers l’accaparement par les agents immobiliers en concertation avec la loi 034-2009. Aussi, ils recommandent la mise en place dans les meilleurs délais, d'un fonds national pour la sécurisation foncière en milieu rural.

 

Salamata NIKIEMA

Infobf.net

 

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