Attaque de Koutougou et deuil national : Voici ce que des leaders de partis politiques du Burkina, en pensent Spécial

samedi, 24 août 2019 23:34 Écrit par  Salamata NIKIEMA/ Infobf.net Publié dans Société

Le Burkina Faso a essuyé, le 19 août 2019, une attaque terroriste au lourd bilan de 24 morts et 7 blessés. Un deuil national de 72h a été décrété par le président du Faso, en mémoire aux victimes. Qu’en pensent les partis politiques et quelles solutions proposent-ils face à la situation sécuritaire du pays, voici les questions que nous avons posé à des leaders de trois partis politiques (le CDP, l’URD et le MIDE). Si de façon unanime, opposition, majorité et partis centristes condamnent cette attaque, la question de la dégradation de la situation sécuritaire du Burkina Faso reste par contre, différemment interprétée par les uns et les autres. Voici leurs propos.

 Boubacar Sannou, Secrétaire à l’organisation du Congrès pour la démocratie et le progrès CDP (Opposition politique)

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C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le drame qui a frappé notre pays à travers la perte de nos soldats, suite à l’attaque de Koutougou. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et souhaitons prompt rétablissement aux blessés. Nous avons suivi avec grand intérêt le deuil national que le président du Faso a déclaré même si nous aurions souhaité que cela soit plus tôt. Nous prenons acte et nous compatissons à la douleur des familles des victimes et également à celle des FDS. Nous souhaitons que l’action du gouvernement vis-à-vis de ces victimes ne se limite pas seulement à décréter un « deuil national », mais que les familles et les ayants-droits de toutes ces victimes puissent bénéficier d’un accompagnement conséquent et que les blessés puissent avoir la prise en charge nécessaire, leur permettant de bien se soigner.

 Comme solution pour une sortie de crise au stade actuel de la situation, je pense que pour un sujet où nous maitrisons très peu les contours, il serait illusoire de proposer une quelconque solution. Nous pensons qu’il appartient à ceux qui ont les leviers du pouvoir d’Etat, de chercher les voies et moyens pour nous sortir de cette situation. Toutes les voies sont à explorer ! En plus de l’option militaire, nous pensons qu’il faut voir la voie de la négociation. Il faut pour cela, envisager les contacts parallèles pour aboutir à des négociations afin de trouver une solution. Ça nous évitera toutes ces pertes en vies humaines.

Caroline T. Ouédraogo, 4ème Vice-présidente de l’Union pour la république et la démocratie (URD) (parti centriste)

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Tout burkinabè patriote et honnête quelque soit son opinion politique est affecté forcement dans son âme et dans son corps par cette tuerie. Aussi, il convenait qu’un temps de recueillement soit donné officiellement. Ce sont des fils, des époux et pères qui sont tombés, laissant les leurs dans la tristesse, dans la peine et dans la difficulté. Ils sont morts pour la patrie, la patrie tout entier doit leur rendre hommage. Observer un deuil national était la chose à faire à leur égard. A l’URD, nous nous inclinons sur la mémoire de nos vaillants soldats tombé sur le champ de bataille. A leurs familles respectives, l’URD leur présente ses condoléances les plus sincères. A l’URD, nous avions des activités politiques ce week-end avec même la final d’un tournoi de football dénommé « Espoir maracaña Kombissiri 2019 » mais, en raison de ce décret nous avons reporté la finale au samedi 29 août prochain, pour nous inscrire dans cette logique parce que nous sommes des fils et filles de ce pays et il n’y a pas de raison que nous nous soustrayions au contrainte de ce décret.

Comme solution au stade actuel de la situation, nous disons que le terrorisme est un défi pour notre pays en particulier, mais nous croyons que le Président du Faso est conscient que ça constitue un grand enjeu pour son gouvernement. Nous devons reconnaitre qu’une armée destituée après 27 ans de vie ne se reconstruit pas en si peu de temps. Mais il faut que tous les burkinabè se sentent concernés par la situation et contribuent à son éradication car, son ampleur de nos jours, dépasse le cadre le cadre de l’armée. Ces attaques ont commencées avec les crises dans notre pays, alors les solutions doivent prendre en compte les causes de ces crises. La recrudescence des actes terroristes a fini par mettre en mal la cohésion sociale. Pour nous, la solution à cette question est avant tout en moi, en vous, elle est en chaque burkinabè et pas seulement à l’armée. Certes, il y a les renseignements mais, que peuvent les renseignements face à un ennemi invisible qui change chaque fois de méthode et qui surprend toujours ? Nous interpellons tous les burkinabè afin qu’ils portent, chacun, le souci de l’intérêt de l’intégrité de tout le territoire national. Personne ne gagnerait à ce que notre pays soit détruit. J’ai lu des opinons qui disent que l’attaque de Koutougou était connue, selon la population. Pourquoi a -t-elle eu lieu malgré tout ? C’est toute la question ! La solution reste la réconciliation de tous les fils et filles du Faso autour du développement de notre cher pays.

Hamadou Paré, du Mouvement des intellectuels pour le développement (MIDE) (parti centriste)

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Nous avons appris qu’un deuil national de 72 heures a été décrété. Pour le MIDE, c’est une situation malheureuse qui est arrivée où, malheureusement une fois encore, on a perdu 24 vaillants soldats qui ne demandaient qu’à protéger leur pays. A l’endroit des familles de ces 24 burkinabè tombés en défendant leur patrie, nous présentons nos condoléances les plus attristées et souhaitons prompt rétablissement aux cinq blessés. Le deuil national pour le MIDE, est important et il faut que tout le monde comprenne que ce qui nous arrivé n’est pas seulement l’affaire des politiciens, mais surtout l’affaire de tous les burkinabè. Le deuil national pour ne serait-ce qu’un seul soldat, est déjà quelque chose de justifié. Nous pensons que c’est une bonne chose et que durant ces 72 heures, nous pourrions réfléchir à fond à cette question de terrorisme. Une partie de l’Opposition politique demande la démission du gouvernement. Nous pensons que l’heure est à une union nationale de tous les burkinabè, de l’intérieur et de l’extérieur, et il faut que nous unissions nos forces pour trouver une solution à cette guerre.

En termes de solutions, notre parti, le MIDE, ne saurait donner une solution miracle mais, nous pouvons dire que pour pouvoir arriver à bout de cette guerre, il y a des questions qu’il faut se poser. La première s’est se demander pourquoi on nous attaque ? Si on sait pourquoi on nous attaque, on pourrait savoir qui nous attaque. En ce moment, on pourra développer des stratégies en mettant ensemble les compétences nationales, sans distinction d’opposition ni de parti au pouvoir. Il faut appeler tous ceux qui ont des compétences sur le plan national en matière de guerre, en matière d’armée pour trouver des solutions. Tant qu’on ne saura pas qui nous attaque et le pourquoi, il sera très difficile de trouver des réponses. Il y a eu des rencontres, des ateliers, des conseils exceptionnels sur la situation, mais il appartient à tous les burkinabè, là où ils se trouvent, de se mettent ensemble pour apporter leur contribution en participant à cette lutte pour arriver à bout de ces attaques, qui endeuillent le pays.

 

Salamata NIKIEMA

Infobf.net

 

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