Awa Antoinette Compaoré : un model de combativité

vendredi, 10 mars 2017 16:29 Écrit par  Salamata NIKIEMA/Infobf.net Publié dans Actu femme

Du 2 au 27 mars 2017 a lieu au Canada la 6ème édition du festival international «Hommage aux femmes» autour du thème «Femmes : identité du genre, autonomie et leadership». Ce festival a pour mission de lutter pour l’égalité entre l’homme et la femme. C’est dans cette lancé qu’il crée des occasions de rencontre en vue de sensibiliser les citoyens sur l’amélioration de la condition de la femme. Le Burkina Faso est le pays invité d’honneur de cette 2017, et Awa Antoinette Compaoré va monter sur la plus haute marche du podium de cette soirée. Parmi 12 femmes battantes, c’est elle qui a été désignée lauréate pour son courage et son exemplarité dans la combativité. Nous sommes allés à sa rencontre afin de vous la faire découvrir. Awa Antoinette Compaoré est une femme âgée de 32ans, mariée et mère de 3 enfants. Son infirmité au bras ne l’a pas empêché d’être une dame à plusieurs casquettes. L’une de ses particularités est qu’elle évolue dans des domaines que l’on jugerait d’emblé «des métiers pour hommes».  

Calligraphe de formation Awa Antoinette Compaoré crée son entreprise «Impri Concept», spécialisée dans la conception et l’impression des supports de communication. Par la suite est née sa passion pour RESYBAT, cette entreprise qu’elle met en place et spécialisée dans le revêtement des sols et dans la finition en bâtiment, travaux publics et en décoration par résine. En plus de cela, Awa Antoinette Compaoré dirige depuis plus d’une dizaine d’année, une entreprise d’agro-alimentaire où on y fait de la transformation. Dans son univers plein de couleurs et dégageant une grande joie de vivre, elle a répondu à nos questions, lisez plutôt.

Infobf.net : vous êtes lauréate du Festival «Hommage aux Femmes 2017» qui se tient au Canada, comment vous-vous sentez après avoir été choisi ?

Awa Antoinette Compaoré : je suis très contente et honorée de faire partie des lauréates du projet hommage aux femmes 2017. J’avoue que ça m’a surpris parce que nous étions nombreuses à avoir déposé nos candidatures. Quand on m’a appelé, j’ai ressentit une joie immense d’être dans le lot de ces femmes que l’on dit «battantes».

Et que représente donc pour vous cette distinction ?

C’est un défi parce que quand on travaille pour soi-même, on n’attend pas forcement à être récompensé. Quand quelqu’un reconnait le travail que tu fais jour et nuit, cela devient un défi qu’on te lance et moi de mon côté, l’année prochaine, je me donnerai corps et âme pour relever ce défi en redoublant d’efforts et d’ardeur au travail.

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C’est la reconnaissance d’un travail bien fait mais en tant que femme, quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ces métiers ?

Les difficultés ne manquent pas, dans le domaine de l’imprimerie c’est la confiance. C’est un domaine où ce sont les hommes qui sont les plus impliqués donc il ya des préjugés. Quand nous en tant que femmes nous rentrons dedans c’est un peu difficile mais, on arrive à se créer un chemin. Il faut de la confiance, et il faut prouver que tu connais bien le travail. Je prends un exemple quand tu travail pour un client et si le travail est bien fait, il y a une confiance qui se crée en même temps. Grâce à cette confiance, on n’arrive à aller de l’avant. Ce n’est pas facile mais, c’est un choix et il faut s’y mettre.

Pensez-vous que les femmes occupent assez bien la place qu’elles auraient dû occuper ?

Non, dans notre société africaine et principalement au Burkina Faso, les femmes sont sous-estimées. Pourtant nous avons du potentiel et beaucoup de choses à donner. Mais les hommes croient toujours que les femmes sont incapables de le faire. Si on a notre place, nous sommes capables d’assumer les mêmes responsabilités que les hommes. Il suffit que l’on ait le courage de nous laisser faire, mais ce n’est pas toujours le cas, nous sommes chaque fois reléguée à un plan inferieur et c’est aussi à nous femmes, de nous battre pour convaincre le monde que nous sommes à la hauteur de ce que nous demandons.

Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes filles qui voudront emboîter vos pas ?

C’est la confiance en soi. Quand tu as confiance en toi-même, les autres feront de même parce que quand tu es en face d’un client, ce dernier réagit de la même manière que toi tu réagis. Il faut se faire confiance et oser en se lançant un défi à soi même. Il faut que les femmes se mettent dans la tête qu’elles sont capable d’exercer les mêmes activités comme les hommes. Il ne doit pas avoir de barrière à ce niveau. Il faut se donner la peine de se lever pour aller de l’avant.

Avez-vous un mot pour terminer ?

Je remercie toute l’équipe de l’hommage aux femmes surtout le promoteur Monsieur Bébéto Lonsili pour m’avoir fait confiance. Il ne me connaissait pas, il ne savait pas ce que je faisais et on lui a parlé de moi et il m’a fait confiance. Je le remercie beaucoup, lui et toute son équipe, de m’avoir choisi, et je leur promet que je ne vais pas les décevoir.

Salamata NIKIEMA

Infobf.net

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