A quelque heure de la clôture du FESPACO ce 2 mars 2019, le Comité international Mémorial Thomas Sankara a dévoilé au public burkinabè et au monde entier, le monument à l’homme. Il s’agit de la gigantesque statue de la figure légendaire de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, Président du Burkina Faso, assassiné en 1987.
Ce monument en hommage au père de la révolution d’Août 1983, a été dévoilé pendant la fête du cinéma africain, « parce qu’il s’est beaucoup investi pour hisser le flambeau du FESPACO à l’échelle internationale », justifie le Comité.
Sur ce monument est représenté les bustes des compagnons de Thomas, tués lors des évènements de 1987. Des centaines de personnes dont le président du Faso et l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings, ont assisté à la cérémonie inaugurale du monument.
Au cours de la cérémonie, les deux personnalités ont déposées des gerbes de fleur devant le bâtiment où de grands portraits de Thomas et ses compagnons ont été accrochés. «Nous avons des émotions fortes sur ce site, mais nous devons capitaliser ces émotions pour avancer », lance Rawlings, grand ami de Sankara. Le président du Faso, Roch Kaboré a lui, laissé entendre que « c’est un hommage mérité pour celui qui a été le père de la révolution démocratique et populaire », « nous devons faire en sorte que ce dossier puisse être jugé et que les coupables soient connus », a-t-il ajouté.
Mais sur le champ, lorsque la statue a été dévoilée, on entend des murmures dans le public, des plaintes qui tout de suite prennent dans la toile. « Ce visage ne ressemble pas à Thomas Sankara ! », nous lance immédiatement un voisin dans le public. Et la polémique enfle.
À y regarder de près, on pourrait effectivement dire qu’il ya problème sur la statue. En effet, les yeux, les lèvres, les joues, le menton, les oreilles larges du visage de cette statue, sont un peu loin de ressembler aux traits caractéristiques du visage de Thomas Sankara.
Certain fans du «père de la révolution burkinabè» vont jusqu’à relever sur place que «la main gauche levée ne symbolise nullement rien» parceque Thomas Sankara a plutôt l’habitude de lever la main droite, symbôle de la victoire du peuple, au prix du sang et de l’honneur de « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », chanté dans le Ditanyè. Et le comble, pour d'autres, c'est qu'il ya erreur sur le prénom Thomas dont le diminutif donne « Thom » et non « Tom » comme c’est écrit sur le monument.
Qu’à cela ne tienne, la cérémonie s’est achevée avec une note de satisfaction des membres du comité d’organisation. Il faut noter par ailleurs que selon le comité, le projet mémorial ne se limite pas au Conseil de l’attente.
D’autres actions seront menées, notamment la viabilisation de la ceinture verte de Ouagadougou, en plus des sites secondaires qui seront réalisés à Bobo, Pô, Ouahigouya, Téma Bokin et Dori.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net