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«Ces bandits, ces djihadistes interviennent dans un pays où il n’y a pas de cohésion sociale, où il n’y a pas d’entente», Eddie Komboigo sur France24 Spécial

vendredi, 16 novembre 2018 08:38 Écrit par  Infobf.net Publié dans Politique

 Après une tournée qui l’a conduit aux Etats-Unis les 04 et 05 novembre dernier où il a installé le bureau de la section de son parti, Eddie Komboigo le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a ensuite parcouru le Canada et la France pour rencontrer les militants du parti. A Paris, ce 14 novembre 2018, il est reçu sur le plateau du journal de France24 pour une interview. Voici l’intégralité de l’entretien, tenu sur des sujets de l’actualité nationale.

France24 : Il y a un collectif qui a été créé et qui réclame le retour de Blaise Compaoré, est-ce que vous soutenez ce collectif ?

Eddie Komboigo : Tout ce qui est démarche apaisée pour un retour honorable du président d’honneur du CDP, le Président Blaise Compaoré, est bien appréciée par le CDP. Mais ce n’est pas une initiative du CDP, je pense que ce sont des associations qui se sont lancées, qui estiment qu’aujourd’hui il est tant de faire la réconciliation comme l’avait même demandé le CDP avec d’autres partis de l’ex majorité, pour que tous les exilés rentrent afin de pouvoir participer à la construction de notre pays.

France24 : Vous parlez de Président d’honneur, est-ce que Blaise Compaoré continu à vous donner des consignes ? Lui qui est exilé en Côte d’Ivoire.

Il n’a pas besoin de nous donner des consignes, il nous donne des conseils ! Nous pensons que c’est un homme avisé avec une grande expérience qui a certainement dans sa gestion commis des erreurs, mais aujourd’hui nous sommes mieux placés pour tirer leçon de ces erreurs et construire un avenir radieux pour le bien-être du Burkina Faso.

France24 : Le CDP a été interdit lors des élections en 2015, qu’en est-il pour 2020 les prochaines élections au Burkina Faso ?

Le CDP a été exclu par une loi scélérate, une loi injuste parceque c’est une loi qui a été votée mais qui a rétroagit. Jamais on ne poursuit un député pour les votes puisqu’il a été élu pour cela, il a été élu pour voter des lois. Une loi qui a été posée, nous sommes allé pour voter, mais jamais on ne saura si la loi aurait été votée ou pas, ça sera l’énigme qui va nous conduire jusqu’à la fin du monde.

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France24 : Et quelle est votre stratégie ? Comment allez-vous faire pour prendre part à ces élections ? Est-ce que la solution serait une coalition avec d’autres partis par exemple ?

D’abord cette loi a été écartée aujourd’hui, elle ne peut pas agir en 2020. Nous sommes entrain de reconstruire notre parti. Nous avons eu un congrès en mai dernier et pour la première fois -pour vous dire que le CDP a tiré une leçon de la vie politique non seulement au Burkina mais en Afrique- pour la première fois en Afrique francophone, un président d’un parti est élu et non désigné, c’est déjà un pas en avant. Nous sommes entrain d’installer nos structures géographiques. Je viens des Etats-Unis et je suis passé par le Canada, je suis en France où j’ai rencontré pas mal de nos militants. Nous sortons au Burkina dans toutes les communes pour reconstruire le CDP, un CDP conquérant, un CDP fort.

France24 : Seriez-vous candidat ?

La candidature au CDP dépend des instances du parti. Au moment venu, nous allons désigner les critères et tous ceux qui voudront être candidats pourront déposer leurs candidatures et les instances choisiront.

France24 : Quel est votre regard sur la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays avec les attaques qui se multiplient, notamment au mois de septembre et d’Août dans l’Est du pays ?

C’est avec peine que nous vivons cette situation. Je profite de votre micro pour présenter mes condoléances à toutes ces familles éplorées qui vivent difficilement cette situation, à tous ceux qui ont perdus la vie, les braves militaires qui se sont présentés pour défendre notre Etat. Et c’est dommage que l’on soit arrivé à là, parceque le Burkina Faso n’avait jamais connu de telles situations. Ceux qui sont sortis en 2014 sont sortis pour chercher un changement qualitatif mais l’on constate aujourd’hui que c’est une vraie descente aux enfers, qu’est-ce que le Burkina a tant fait pour hériter ce qui lui arrive aujourd’hui ? Nous pensons que ces gens là, ces bandits, ces djihadistes interviennent dans un pays où il n’y a pas de cohésion sociale, où il n’y a pas d’entente.

France24 : Qu’avez-vous à répondre à ceux qui vous accusent et qui accusent les hommes de l’ancien président d’être impliqués dans ces attaques ?

C’est ridicule de penser que le CDP ou que le Président Compaoré puisse engager des initiatives comme ça pour attaquer son propre peuple. Non, nous condamnons avec la dernière énergie ces attaques et nous nous engageons au près des populations et des Forces de défense et de sécurité pour soutenir le Burkina, pour que la paix revienne au Faso.

 

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