Imprimer cette page

Dividende démographique et pauvreté : Permettre aux femmes un accès aux études supérieures Spécial

dimanche, 18 juillet 2021 16:32 Écrit par  Salamata NIKIEMA/ Infobf.net Publié dans Juillet 2020

L'Institut supérieur de la sécurité humaine (ISSH) a organisé une conférence publique dans la journée du 16 juillet 2021, à Ouagadougou. L'objectif était de susciter un débat public sur des thématiques relatives à la sécurité humaine.


D'entrée de jeu, le Président du conseil d'administration de l'ISSH, Dr Zakaria Tiemtoré s'est appesanti sur l'’appellation donnée en pays Dogo, à la case à palabre. Pour lui, cela relève d'une construction qui permet aux anciens du village de venir palabrer sur les problèmes de la justice coutumière. La spécificité de Toguna, rappelle cette sagesse africaine selon laquelle la hauteur ne permet pas de rester debout, il convient de s’asseoir.

C’est en étant assis que le débat sur des choses sérieuses se fait et qu’on trouve des solutions affirme le premier responsable de l'Institut. "Nous avons voulu nous inspirer de cette façon de faire, à la manière africaine où la palabre qui permet de construire et d’avancer collectivement", déclare Dr Zakaria Tiemtoré. D'où la justification de l'espace de débat Toguna. Son institut considère que l'une de ses responsabilités est de contribuer à la production d’idée, convaincu de l'importance du dialogue entre burkinabè.

issh-divid-2                                                            Dr Zakaria Tiemtoré, PCA de l'ISSH

" Notre ambition est d’installer dans le débat public la question de la sécurité humaine. Il s'agit d'œuvrer à une prise de conscience collective de cette notion et avoir des connaissances nécessaires pour produire les réponses  les plus adaptées à notre situation", précise le PCA de l'ISSH avant de compléter que l'espace de débat public sur des thématiques en lien avec la sécurité humaine, s’appelle Toguna à l’ISSH. 

Ainsi, la première communication est animée par Jean François Kobiané, Professeur titulaire de démographie à l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) sise à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Elle a porté sur le thème : « Le dividende démographique et le triptyque population, pauvreté et développement durable : quelles interrelations ? » Pour commencer, le conférencier est allé dans le préalable, la définition de la notion de dividende démographique. 

issh-divid-3                                                                      Une vue des participants

Elle est donc selon lui comme l’accélération de la croissance économique qui pourrait résulter d’un changement par âge d’un pays. Il a souligné que cette évolution démographique entraîne des changements entre les différentes catégories à savoir, les enfants, les personnes âgées, les personnes d’âges actifs. Cette dernière catégorie, a-t-il expliqué,  contribue plus à la production des richesses. Puisque, a-t-il dit, le dividende suppose que la population d’âge actifs est proportionnellement plus nombreuse que celles des enfants et des personnes âgées. 

"La santé de la reproduction, un élément important dans le dividende démographique"

Dans l'exposé du Pr Kobiané, il ressort que plusieurs facteurs entrent en jeu dans la problématique du dividende démographique. Il a par exemple expliqué que la santé de la reproduction est un élément important dans la vie d'un pays, « pour que la transition de la fécondité intervienne, il faut asseoir des politiques en matière d’autonomisation de la femme », a-t-il souligné.

issh-divid-4                                                            Pr Jean François Kobiané, un des conférenciers

Cela reviendrait à permettre aux femmes l'accès à une éducation continue qui puisse aller au-delà du primaire. Il justifie cet argument par le fait que l'accent sur l'éducation des jeunes filles, favorisera  leurs aspirations au plan familiale et professionnel futur, ce qui va retarder leur entrée en vie maritale et féconde.

Sur ce point, il a aussi  évoqué la mise sur pied des services de planification familiale de qualité. Et conclure en indiquant que la santé sexuelle et reproductive à une place de choix dans le processus du dividende économique, l'importance pour lui étant de la lier à l’autonomisation des femmes.

 

Salamata NIKIEMA

Infobf.net