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Ouverture du procès Thomas Sankara : Que s'est-il passé la 1ère journée? Spécial

lundi, 11 octobre 2021 19:22 Écrit par  Infobf.net Publié dans Octobre 2020

Longtemps attendu par l'opinion publique, le procès du président Thomas Sankara et ses douze compagnons s'est ouvert dans la matinée du lundi 11 octobre 2021, à Ouagadougou. Mariam Sankara, l'épouse du président Thomas Sankara et les familles des autres victimes, étaient dans la salle.  

Il est 9 heures 15 minutes à la Salle des Banquets de Ouaga 2000. L'installation de la chambre de tribunal militaire marque le début du procès. D'entrée de jeu, le président du tribunal, Urbain Méda a procédé à l'appel nomminatif des accusés. Après avoir fait le constat de l'absence de deux accusés à savoir Blaise Compaoré et Yacinthe Kafando, il ordonne le tirage au sort des juges accesseurs.

Il s'agit de trois titulaires et trois suppléants. Dans le processus du choix, le général de Brigade, Brice Bayala a refusé de siéger pour des raisons de santé et de convenance personnelle. A sa suite, le second général de Brigade, Nazigouba Ouédraogo aussi signalé son refus de siéger du fait des liens d'amitié avec la plupart des accusés et principalement avec le génèral Gilbert Diendéré, d'où la difficulté pour lui, dit-il, de garder une position d'impartialité.

La partie civile et la défense ont salué sa franchise et son honnêteté. Ils ont de ce fait, déclaré que "l'impartialité est le nerf de la justice". De tels disistements des deux généraux, a entrainé une première suspension de  l'audience aux environs de 9heures 45 minutes. La reprise de l'audience à 10 heures 17 minutes a enregistré une réquisition de procureur militaire. Comme justificatif, il a avancé que le jugement doit prendre en compte des accusés gradés.

Tout en signalant la présence d'un officier de haut rang, le tribunal militaire a pris la décision d'outrepasser le principe de la hiérarchie militaire qui requiert la présence d'un haut gradé pour siéger. Sur ce point, les avocats de la défense ont demandé l'application pure et simple de la loi.

Finalement après de nombreuses tracasseries, les 6 juges accesseurs ont prêté serment autour de 11heurs 30 minutes. Il s'agit de colonel Major, Boureima Ouédraogo, de l'intendant colonel Major, Alfred Somda, Colonel Saturnin Poda comme accesseurs titulaires, des commandants, Christine Sougué, Abdoul Karim Ky et du capitaine Capus Bazié comme accesseurs suppléants. Le tribunal est donc définitivement constitué pour le jugement du dossier Sankara.

A 13 heures, une nouvelle reprise de l'audience, le procureur militaire a laissé entendre que les présumés coupables, Compaoré Blaise et Kafando Tousma Yacinth n'ont pas été retrouvé par la gendarmerie. Par ailleurs, elle a informé qu'un délai de 10 jours sera requis pour que ces derniers se rendent devant le présent tribunal.

Après une troisième reprise de l'audience qui débute avec la convocation des présumés coupables. Le président de tribunal donne les informations nécessaires sur le déroulement de l'ordre de passage sans vraiment donner un chronogramme. Il a laissé le soin aux différentes parties prenantes à donner leur avis. Sur la tenue du procès, les avocats de la défense ont plaidé pour le report dans un mois, compte tenu de la connaissance tardive du dossier de 20 000 pages. Cette requette est soutenue par les avocats de la partie civile. A la table des opinions, la question de la diffusion ou non denregistrement sonore du procès, réclamée par la partie civile, sera rejetée par les avocats de la défense. Et le président du tribunal a notifié que l'acte est interdit par l'article 43.

Toutefois, il a fait savoir que pour besoin d'archives, cette autorisation sera accordée aux services de communication de l'armée. Une telle décision a suscité un point de discorde avec la défense et en même temps, a entraîné une quatrième suspension. Au retour de cette suspension, Urbain Méda a annoncé le report du procès au 25 octobre prochain.

 

Achille ZIGANI

Infobf.net