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Meeting pour le retour de Blaise Compaoré et autres exilés : Pascal Zaïda et Marcel Tankoano s'en démarquent Spécial

vendredi, 07 août 2020 10:54 Écrit par  Infobf.net Publié dans Août 2020

Dans la déclaration qui suit, la Coordination nationale des OSC pour la patrie (COP) dit ne pas se reconnaitre dans le meeting qu'organisent des OSC le samedi 08 Août prochain, pour exiger le retour au Burkina Faso, de Blaise Compaoré et des autres exilés des évènements des 30 et 31 octobre 2014.

Nous avons en mémoire que depuis janvier 2015, nous avons fait de la question de la réconciliation nationale notre cheval de bataille. Aussi, n’avons-nous pas ménagé aucun effort pour appeler de tous nos vœux la nécessité d’œuvrer à une franche et sincère réconciliation entre les fils et filles de notre patrie, condition sine qua non d’une nation, havre de paix orienté vers un avenir radieux.

A cor et à cri, nous n’avons eu de cesse, par d’abondantes activités médiatiques, de recommander le retour, dans des conditions apaisées, des exilés politiques dont l’ancien chef d’Etat Blaise Compaoré en tête.

La bonne foi ne se présumant guère, nous avions souhaité et espéré et qu’au-delà de toute démagogie tendant à satisfaire aux desideratas de certains activistes qui n’ont jamais fait l’expérience de l’art de gouverner, que le pouvoir du MPP donnera une preuve de bonne foi en satisfaisant à l’objet de notre recommandation.Durant plus de 05 années, l’administration du président Kabore est restée de marbre face à cette urgente et indispensable question de la réconciliation nationale qui pourtant, toute adversité politique gardée et tout bon sens considéré, devrait être la priorité d’une bonne gouvernance au Burkina Faso.

Ce refus de poser des actes de réconciliation nationale et l’entêtement du pouvoir à toujours s’inscrire dans la logique du clivage politique et social aura eu pour conséquence de saper tous les efforts de développement. En effet, aucun nouveau paradigme politique jusque-là n’a révélé qu’un pays s’est développé sur un clivage social. Nous avions souhaité et nourri la saine attente que le pouvoir du MPP dès son avènement allait vite faire de mettre les bouchées doubles pour la réalisation d’une véritable réconciliation nationale.

Après cinq années de lancinante attente, nous sommes parvenus à la conclusion, en decembre 2019, que le pouvoir du MPP et ses aliers n’ont pas pour objectif de servir une cause nationale mais d’employer tout moyen et pouvoir dont ils disposent pour se maintenir. C’est alors que nous avons pris acte de la volonté manifeste du pouvoir de ne pas aller à la réconciliation nationale en dépit des mains tendues des fils et filles depuis l’étranger.

Nous nous sommes fait l’intime et pragmatique conviction que la question de la réconciliation nationale n’est pas une question qui se règle par un tour de magie à moins d’un an d’un mandat qui aura été celui de la prorogation des guéguerres et de l’exacerbation des fissures sociales.

On n’a pas besoin de faire un procès de ce pouvoir pour se rendre à l’évidence qu’il ne cherche pas à régler la question mais que par supercherie et de manière pathétique il veut marchander la question de la réconciliation nationale contre un électorat qu’il a du mal à convaincre au regard de son bilan très mitigé. En effet, c’est à la veille des élections et en de termes empreints de campagne politique que le pouvoir du MPP, en caméléon, commence à prendre en compte la question de la réconciliation nationale à travers une machination savamment ourdie avec des structures fantoches.

En effet, vous avez oui dire qu’un groupe d’individus organise ce samedi 8 août un meeting à la maison du peuple pour demander le retour de Blaise Compaoré et les autres exilés politiques . Cette situation créée une confusion au sein de l’opinion qui pense que nous, en tant que chantre de la question de la réconciliation nationale et du retour des exilés politiques serions porteurs d’une telle initiative.

Du reste, plusieurs personnes nous ont appelé sur cette question. Nous tenons à affirmer sans ambages que nous ne sommes ni de près ni de loin associés à une telle activité qui n’est rien d’autre qu’une campagne déguisée.

Depuis 2019 nous avons, disions-nous, déclaré le pouvoir du MPP inapte et incompétent à régler désormais la question de la réconciliation nationale. Non seulement nous déclarons ne rien avoir avec un tel meeting mais aussi nous rappelons qu’il faut respecter la maturité politique de notre peuple. En effet, où était ce groupe d’individus durant les cinq dernières années pour, à quelques pas des échéances électorales, sortir des bois demander au pouvoir du MPP une alchimie politique devant ramener les exilés au bercail dans des conditions de dignité exécrables ? Les Burkinabè sont loin d’être dupes. Ils ont accordé au pouvoir du MPP un premier mandat qui a largement suffi pour sonner le déclic de la réconciliation mais il n’en a eu cure.

Désormais, les Burkinabè ont compris qu’il y a mieux à faire que de se laisser berner une seconde fois. Ainsi, ce sera au nouveau pouvoir auquel le peuple aura donné un bail à l’issue des élections qu’il appartiendra d’entreprendre et d’achever la question de la réconciliation nationale et non à un pouvoir qui est arrivé à bout de course.

Le MPP ayant étalé toute sa carence, il ne reste plus, pour le peuple, qu’à mandater un autre mandataire lors des élections pour la réalisation des objectifs prioritaires à savoir la réconciliation nationale et subséquemment la relance économique, la meilleure gestion de la question sécuritaire et l’apaisement du front social à travers un dialogue inclusif, franc et sincère. La pertinence ou l’impertinence de toute action réside dans son opportunité temporelle.

Depuis 2015, nous appelions à des actions pour la réconciliation nationale mais à l’orée des élections lors desquelles le peuple se choisira souverainement son mandataire à même de réaliser son objectif de réconciliation nationale, tout ramdam autour de la question dénote de la mauvaise foi et du clientélisme politique de ses auteurs.

C’est pourquoi, convaincus de la noblesse de notre lutte, conséquents et sincères dans nos actions, nous déclarons que nous ne sommes en rien associés au meeting du 8 août à la maison du peuple ; une activité que tout bon sens rebute d’ailleurs !

Vive la réconciliation entre les fils et filles du Burkina,

Vive le retour des exilés politiques dans des conditions dignes,

Vive le peuple vigilent et épris de paix du Burkina Faso,

Vive l'alternance démocratique,

Je vous remercie !

Pascal ZAIDA du CED,

Marcel TANKOANO du M21.