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Enrôlement sur le fichier électoral : Le CFOP met en garde le directeur général de l’ONI Spécial

mardi, 02 juin 2020 17:49 Écrit par  Achille ZIGANI / Infobf.net Publié dans Juin 2020

Le Chef de file de l’opposition politique burkinabè, dans son hebdomadaire conférence de presse de mardi a livré sa lecture de la situation nationale, ce 2 juin 2020 à Ouagadougou. Pour la circonstance, les deux représantants du CFOP, Jean Hubert Bazié du Parti pour la convergence de l’espoir et Boubacar Diallo du mouvement Agir Ensemble pour le Burkina Faso, ont entretenu les journalistes sur les questions relatives à l’assassinat de 50 compatriotes, à la distribution sélective des CNIB par l’ONI, aux décisions dans le secteur de l’éducation, au lancement de la campagne agricole 2020-2021 et à l’arrestation de l’ex- ministre Jean Claude Bouda.

Sur la reprise de l’enrôlement sur le fichier électoral, le CFOP dit avoir constaté des actes de manipulation qui visent à empêcher certains votes. Selon Jean Hubert Bazié, cela ne saurait être assimilé à des insuffisances techniques. « Par exemple, à Garango dans le Boulgou où une dizaine de CNIB de personnes souhaitant se faire enrôler affichaient des données de personnes résidant à Pouytenga. D’autres CNIB nouvellement établies n’apparaissent pas dans la base de données de l’Office national d’identification (ONI) », a-t-il révélé.

M. Bazié a confié que dans plusieurs provinces des CNIB établies des mois pour des personnes et des groupes proches de l’opposition, sont bloquées. Pour ce faire, le CFOP met en garde le directeur général de l’ONI Aristide Béré sur la « grave menace que son attitude partisane fait peser sur le processus électoral ». Le doute est fort sur sa personne, a affirmé M. Bazié, lorsqu’en tant que directeur des libertés publiques, il avait remis illégalement les nouveaux statuts de l’UPC aux frondeurs.

De son avis, l’ONI ne saurait être une officine partisane. « Il doit assumer pleinement son rôle républicain s’il ne veut pas que les citoyens lui retirent leur confiance avec toutes conséquences qui pourraient en découler », a prévenu Jean Hubert Bazié. En appelant ses militants à la vigilance, l’opposition a annoncé des actions en vue de mettre à nue cette manœuvre si rien n’est fait.

Insouciance du pouvoir en place

Sur le plan sécuritaire, Jean Hubert Bazié a exprimé la profonde amertume quant-à la mort de 50 burkinabè dans les attaques terroristes perpétrées au Nord, au Centre Nord et à l’Est du pays, les 29 et 30 mai dernier. L’opposition politique condamne la barbarie terroristes qui coute la vie à des milliers d’innocents. Aussi, elle déplore l’aggravation de la crise sécuritaire et l’incompréhension visiblement grandissante entre les forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations.

Pourtant, indique H. Bazié, les meilleurs alliés des FDS sont les populations pour lesquelles elles se battent. Partant de cette base, M. Bazié a invité les autorités à travailler au renforcement de la confiance. Et de poursuivre que le besoin en équipement est indispensable à la lutte contre le terrorisme. « Ce qui préoccupe ce régime, c’est comment piller le maximum de richesses et faire la promotion des amis et compagnons », a-t-il dénoncé. Pour lui, le pouvoir du MPP, est « un frein à la victoire du Burkina Faso contre ses ennemis ». C’est dans ce sens que le CFOP a interpelé les burkinabè à un vote sanction aux prochaines élections. Toute chose, a-t-il dit, qui permettra de redonner au pays des hommes intègres, une chance de s’en sortir.

Comment pourrait se tenir les élections ?

Pour M.Bazié l’opposition se pose la question. Boubacar Diallo a répliqué que la campagne et les échéances électorales se tiendront dans un cadre réglementaire. A propos de l’arrestation de l’ancien ministre Jean Claude Bouda, le CFOP a félicité le REN-LAC pour sa constance dans la lutte qui a abouti à cette victoire d’étape. En encourageant la justice burkinabè à la persévérance, le conférencier a exprimé un doute quant-à l’aboutissement du dossier. « A tout moment, le régime en place peut mettre la pression sur la justice et empêcher que se tienne un procès pédagogique », a-t-il lancé.

Sur la reprise des cours, le CFOP a souligné que la décision a été prise en Conseil de ministres sans concertation avec les acteurs concernés qui avaient un certain nombre de préalables. A ses dires, l’attitude des quatre syndicats se comprend du moment où les salaires ont été coupés et illégalement suspendus en refusant de respecter les accords conclus. « De toute évidence le régime Kaboré navigue à vue et gouverne sans logique », a-t-il reproché et d’ajouter que des questions telles les zones attaquées et de la situation de déplacés internes sont à situer.

Le CFOP est revenu sur le lancement, le 20 mai dernier, de la campagne agricole 2020-2021 qui prévoit une production de 5670 000 tonnes de céréales et de 1 585 000 tonnes de culture de rente. A cet effet, les membres du CFOP ont indiqué leur scepticisme sur l’atteinte de ces objectifs au regard des faits. Car, ont-ils justifié, les paysans sont tués et expulsées de leur sol sans réponse conséquente du pouvoir en place. « Durant deux saisons d’affilé, les agriculteurs, surtout ceux du Nord ne cultivent pas car ayant été interdits d’activités par les groupes terroristes », a-t-il fait savoir.

Dans cette lancée, l’opposition attire l’attention des autorités sur les risques de famine au Burkina Faso. Et de conclure qu’une chaine de solidarité doit être mise en place pour parer à toute éventualité.

 

Achille ZIGANI

Infobf.net