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«Notre combat est de travailler pour une justice sociale et équitable», Aboubacar Balima président du PS Burkina  Spécial

vendredi, 07 février 2020 08:40 Écrit par  Achille ZIGANI / Infobf.net Publié dans Février 2020

Aboubacar Balima est à la tête du Parti socialiste du Burkina Faso (PS Burkina), depuis sa création en 2017. Dans cette interview, ce logisticien de formation, amoureux de la politique, défini son idéologie et fait le bilan de l'implantation de son parti dans le pays. Les élections de novembre 2020, le faible taux d'enrôlement des burkinabè de l’extérieur, la sécurité et bien d'autres sujets de l'actualité nationale ont également été abordés avec l'homme.

Infobf.net: Vous êtes le président du parti socialiste Burkina, en quoi consiste votre idéologie ?

Aboubacar Balima (A.B.) : Notre idéologie est de travailler avec la société burkinabè sans discrimination avec une sincérité dans les échanges sur le plan de la cohésion et de la paix sociale. Aussi, nous travaillons à promouvoir l’employabilité des jeunes à travers un renforcement des capacités de la formation des jeunes et des femmes aux activités génératrices de revenus. Notre combat est aussi de travailler pour une justice sociale et équitable. Vous savez bien que lorsqu’on parle de socialisme, nous devons aussi travailler au rassemblement, à proposer des solutions pour un développement meilleur du pays. La particularité de notre socialisme vient des valeurs intrinsèques que nous ont légués nos ancêtres. Nous ne pouvons nous départir des activités dans le domaine social que nous menons d’ailleurs. Lorsqu’il y a rapprochement et rassemblement, les burkinabè deviennent comme un seul homme. C’est un rapprochement social. La première des choses de notre manifeste, c’est prôner les valeurs sociaux.

I. : Après plus de deux d’existence, quel bilan du parti socialiste du Burkina Faso ?

A.B. : Depuis sa reconnaissance par l’administration publique, le PS travail d’arrache pied à l’implantation du parti sur la plan national et international. Sur le plan national le parti travaille toujours à l’implantation des tructures de bases des 13 régions que compte le pays. Le parti est dejà implanté dans quelques régions notamment le Centre, le Centre- Est, le Nord, et l’Ouest. A l’international, le parti est présent dans les pays tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger, l’Allemagne et le Belgique. Pour plus de détail, dans la région du Centre le parti existe dans les 12 arrondissements et six communes. Dans le Centre-est, le parti a des représentants dans les trois provinces que sont le Boulgou, le Kourittenga, et le Koulpelgo. Pour ajouter, il faut dire que le bilan est satisfaisant car déjà avec la naissance en deux ans, le parti a abattu un travail remarquable dans la formation de 300 jeunes et de 400 femmes en énergies renouvelables et en saponification (fabrication de savon en boule, en liquide).

I. : À quelques mois des échéances électorales, quelle stratégie pour la conquête du pouvoir en novembre 2020 ?

A.B. : En politique, il faut savoir qu’on ne peut pas dévoiler notre stratégie pour nos adversaires. Il faut savoir que nous n’allons pas à la conquête du pouvoir. À notre dernière conférence de presse, nous avons fait une déclaration qui disait que nous accordons notre soutien au président Roch Marc Christian Kaboré. Nous allons nous positionner pour les élections législatives. Car, nous pensons que dans la vie politique, il ne faut pas se précipiter, il faut aller pas à pas. On apprend toujours. On a toujours des expériences de nos grands frères de nos ainées et au fur et à mesure on pourrait se faire une place. Voilà pourquoi, nous ne sommes pas pressés avec la conquête du pouvoir. Nous allons toujours travailler à une mobilisation à la base et conquérir la confiance des populations. Cette confiance qui va permettre d’obtenir des sièges au niveau des élections législatives.

I. : Le parti est-il capable de mobiliser un électorat conséquent pour se faire élire ?

A.B. : Actuellement, nous n’arrivons pas à dénombrer nos militants parce que nous avons de militants engagés et convaincus de l’idéologie du parti. Ce sont de milliers de militants qui ont pris la décision de s’engager aux élections de 2020. Pour dire que notre capacité de mobilisation est bel bien claire. Comme je l'ai dis au départ, nous n'allons pas dévoiler actuellement notre stratégie de mobilisation qui risque d’être exploiter par nos adversaires politiques pour nous mettre les bâtons dans les roues. Un parti qui se crée, n’attend pas la veille des élections pour présenter son programme de société. Nous avons travaillé depuis la création du parti. Nous avons fait bénéficier nos militants et populations de diverses formations. Nous leur avons démontré que pour s’auto-suffire, ce n’est pas l’administration publique qui pourrait résoudre le problème des jeunes et des femmes. Nous pensons que chacun peut se développer par une petite activité qui rapporte un revenu. Sur ce point, le parti socialiste a travaillé au renforcement de capacité et la formation pour une insertion socioprofessionnelle. Notre but est que ces jeunes et ces femmes puissent être autonomes et participer à la réduction du chômage. Nous nous mettons dans la dynamique de participer au développement du pays.

I. : Le Burkina Faso est soumis au diktat des groupes terroristes, quel est la proposition du PS pour venir à bout du terrorisme ?

A.B. : La question du terrorisme est une question profonde. Malgré les efforts consentis par le gouvernement sur le terrain qui est remarquable, il faut se dire que le terrorisme doit se lutter de façon engagée. Car, depuis un certain temps on voit que les terroristes défient toujours les forces de défense et de sécurité et tuent les civils. A ce niveau, il faut que le gouvernement travaille davantage avec des partenaires à mobiliser toujours des ressources financières et matériels et à renforcer sur le plan logistique nos forces de défense et de sécurité. En tant que socialiste, c’est une lutte qui est nationale. Et nous comptons œuvrer par des propositions de nos idées au gouvernement ou participer à la communication, au renseignement. Cela se fera à travers des camarades des différents bases de plusieurs localités. On ne peut pas se départir de cette lutte commune car le terrorisme est un phénomène qui terrorise toutes une nation. Nous espérons qu’un jour nous viendrons à bout de ce fléau. Ce que l’on peut ajouter est que la population est terrorisée. Il faut mettre des stratégies en place, afin que les burkinabè soit rassurés de leur protection. En effet, nous avons remarqué qu’il y a des populations qui ont des informations mais elles ont peur de dire à cause de leur sécurité. Il faut œuvrer afin que la population, en donnant l’information, soit en sécurité. C’est vrai que le régime passé a fait que les gens avaient peur des Forces de défense et de sécurité. De nos jours, je pense qu’il faut travailler à ce qu’il y ait une confiance avec ces forces de défense et de sécurité. Cela aussi permettra de lutter efficacement contre le terrorisme.

I. : Revenons sur l’enrôlement des burkinabè de l’extérieur. Selon vous, qu’est-ce qui a justifié ce faible taux enrégistré ?

A.B. : Pour le PS Burkina, les efforts que le gouvernement a consentis pour l’enrôlement des burkinabè de l’extérieur, sont de gros moyens qui ont été déployés. Il faut féliciter cela parce que c’est une volonté affichée du président du Faso pour cette belle initiative à la concrétisation du projet. Maintenant, dans les Etats, il y avait des difficultés liées au point d’enrôlement. Les moyens limités du gouvernement ne pouvaient pas faire qu’il y ait plusieurs points d’enrôlement de nos compatriotes. Si je prends par exemple dans un point X, il y a un point d’enrôlement et à 400 ou 500 kilomètres, résident des burkinabè, il y problème de déplacement pour s’enrôler. Tout cela qui a provoqué ce faible taux d'enrôlement des burkinabè de l’extérieur. En plus de cela, il ya le fait que beaucoup sont dans l'illégalité et ne peuvent se faire enrégistrer dans les ambassades. La dernière fois quand nous étions en Allemagne pour échanger avec nos militants de PS Burkina, cette question s’est posée. Il y avait le problème d’échange avec les burkinabè par rapport à leur situation en Allemagne. Cela concernait aussi la plupart des pays de l’Union européenne. Un burkinabè qui est en Allemagne et qui ne s’identifie pas à l’ambassade, c’est bel bien vrai qu’il ne puise pas s’enrôler. C’est la première fois pour la participation à l’enrôlement de nos compatriotes à l’extérieur, il faut aussi dire qu’il faut accepter que pour un premier travail ce ne serait pas évident qu’on ait de meilleurs résultats. L’essentiel est la volonté prononcée politique du gouvernement et de milliers des burkinabè se sont enrôler pour 2020. Nous espérons que dans les années à venir qu’ils auront un meilleur enrôlement.

I : Par rapport à la situation nationale quel est votre message à l’endroit des burkinabè ?

A.B. : Par rapport à la situation, il faut féliciter les différents syndicats qui ont accepté la trêve sociale du président du Faso. Il y a une baisse de tension sociale. Cela est un acte patriotique. Il faut se dire que ce n’est pas parce qu’ils sont satisfaits de leur revendication. Mais, ils ont su se contenir, se dire que nous sommes tous des burkinabè. Ils ont fait prévaloir nos valeurs endogènes. Cela est à féliciter que Dieu les bénisse ! Avec la situation sécuritaire, les activités économiques ont ralenties. Ce que nous demandons au Seigneur, est qu'il nous tende la main afin que nous puissions faire face aux forces du mal.

I : Un dernier mot.

A.B. : Pour l’année 2020, le PS Burkina souhaite à tous les burkinabè la paix, la justice sociale et juste, la cohésion sociale et la réconciliation nationale. Mais sans justice, ce serait compliqué qu’on aille à une réconciliation. Nous demandons qu’il y ait la paix et la justice avant d’aller à une réconciliation nationale.

 

Propos recueillis par Achille ZIGANI

Infobf.net